Miami, en plein boom immobilier, commence à souffrir de la crise actuelle

 
 
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Une maison en vente à Miami le 23 août 2006 (Photo : Joe Raedle)

[23/08/2007 06:30:35] MIAMI (AFP) Miami est une ville en plein boom immobilier avec près d’une vingtaine de tours en train d’être construites dans le centre et quantités d’appartements prêts à être livrés, mais certains quartiers commencent à sentir les effets de la crise qui touche les Etats-Unis.

A proximité du quartier central et touristique de Bayside, par exemple à la Petite Havane, à Liberty City ou Hialeah, de petites maisons basses qui n’ont pas été peintes et des appartements en vente pour crédits impayés donnent à voir un autre visage de Miami.

Là aussi, la crise liée aux prêts hypothécaires à risques (“subprime”), qui ont largement alimenté le boom immobilier des dernières années, commence à avoir des conséquences.

“J’ai dû louer ma maison à des amis. Ils me donnent de l’argent pour que je puisse payer mon hypothèque. Je n’avais pas d’autre solution pour ne pas donner la maison à la banque. Maintenant, je vis chez ma mère”, raconte à l’AFP Sandy Hernandez, “propriétaire” d’un appartement dans le nord de Miami.

Dans son quartier, composé principalement de petites constructions entourées de jolis jardins, les appartements vides sont très nombreux.

“Il y a une grande quantités d’appartements vides. Mais je n’ai jamais vu quelqu’un venir les visiter pour les acheter”, commente Sandy Hernandez, qui souligne que l’augmentation des impôts fonciers “a aussi forcé les gens à partir”.

Dans l’ensemble du comté de Miami-Dade, le rythme des ventes a diminué de quasiment 40% d’une année sur l’autre, estime le cabinet McCabe Research & Consulting, qui travaille dans la région.

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Constructions dans le centre de Miami, le 17 août 2006 (Photo : Joe Raedle)

Au niveau national, le département du Commerce a annoncé que la construction de logements aux Etats-Unis avait chuté en juillet à son plus bas niveau depuis dix ans.

Le marché immobilier est considérablement ralenti en raison des difficultés des emprunteurs à rembourser leurs mensualités, qui avec les +subprimes+ à taux variables atteignent des niveaux très élevés. Les banques sont elles même en difficulté en raison d’impayés et accordent moins facilement de prêts.

“Un à trois millions de personnes pourraient perdre leur logement” aux Etats-Unis, a estimé mardi le sénateur américain Christopher Dodd.

Mais malgré cette conjoncture nationale morose, à Miami, certains quartiers ne semblent pas prêts à freiner leur rythme de développement.

“Miami a été insensible au ralentissement qui affecte aujourd’hui le marché aux Etats-Unis grâce à une micro-économie soutenue en bonne partie par des investissements étrangers”, estime David Donnet, consultant en immobilier.

“Il y a une grande quantité de biens qui ne se vendent pas”, admet-il “mais le marché est soutenu par l’arrivée d’argent d’investisseurs étrangers, notamment du Venezuela et de la Colombie”.

Preuve de cette bonne santé, l’année prochaine, le marché immobilier local espère lancer des offres pour construire quelque 5.000 nouveaux logements, même si les ventes sont teintées d’incertitude.

“La crise va se transmettre à un moment donné aux tours de Miami”, estime toutefois David Donnet. “Les banques seront les plus perdantes. Elles devront louer leurs biens et attendre deux ans que la crise passe avant de vendre”, dit-il.

 23/08/2007 06:30:35 – © 2007 AFP