Les responsables internationaux se veulent rassurants sur la crise du crédit

 
 
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Siège de la banque d’investissement Bear Stearns, qui a vu deux de ses fonds spéculatifs quasiment ruinés , à New York (Photo : Mario Tama)

[03/08/2007 08:06:24] WASHINGTON (AFP) Les responsables internationaux veulent se montrer rassurants sur la crise qui frappe actuellement le marché du crédit hypothécaire aux Etats-Unis, affirmant qu’elle devrait rester limitée dans son ampleur et ne pas se propager.

Les Bourses mondiales font face à une forte volatilité ces dernières semaines car les investisseurs craignent de voir ces difficultés dans le secteur des crédits hypothécaires à risque aux Etats-Unis, dits “subprime”, s’étendre à d’autres acteurs de la finance internationale.

La baisse des prix sur le marché immobilier américain couplée à une hausse des taux hypothécaires a mis en difficulté de nombreux emprunteurs qui ne peuvent plus faire face à leurs échéances.

Comme leurs prêts avaient servi de base à de nombreuses variantes de produits dérivés, les organismes financiers qui avaient investi dans ce secteur se retrouvent avec des portefeuilles dont la valeur s’effondre.

L’importance des investissements étrangers aux Etats-Unis amplifie les répercussions et des fonds d’investissement australiens notamment auraient subi de lourdes pertes ces dernières semaines, selon des analystes financiers.

Dans un tel contexte, les responsables économiques ont opté pour un discours rassurant.

Le président de la Banque centrale européenne Jean-Claude Trichet a affirmé jeudi que la volatilité observée récemment sur les marchés financiers “peut être interprétée comme une normalisation de l’appréciation des risques”.

“Nous voyons un processus de réappréciation progressive qui peut être interprété comme une normalisation de l’appréciation des risques dans un certain nombre de marchés”, a-t-il jugé, incitant les investisseurs à garder “leur sang-froid”.

Le secrétaire au Trésor américain Henry Paulson avait adopté le même ton la semaine dernière en évoquant une “réappréciation des risques” sur les marchés et estimant cette démarche “saine”.

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Le secrétaire américain au Trésor Henry Paulson à Montevideo le 12 juillet 2007 (Photo : Pablo Porciuncula)

“Nous avons eu une sorte de remise à l’heure des pendules”, a-t-il ajouté, jugeant que “si les emprunteurs et les prêteurs se relâchent un peu trop, ce n’est pas particulièrement bon” et en appelant à “un peu plus de discipline” sur les marchés.

En Asie, le gouverneur adjoint de la Banque centrale de Thaïlande Suchada Kirakul a affirmé jeudi que “la Thaïlande ne sera pas affectée par la situation aux Etats-Unis”.

Les difficultés sur les marchés financiers ont été au premier plan lors de la réunion des ministres des Finances des pays du Forum de coopération et de développement économique d’Asie-Pacifique (APEC) qui se tient à Coolum en Australie.

“Il arrive qu’il y ait des corrections sur les marchés boursiers qui ne sont pas des endroits où on gagne à tous les coups”, a déclaré le secrétaire australien au Trésor.

Le numéro deux du FMI John Lipsky, qui se trouve également à Coolum, s’est pour sa part montré seulement à moitié rassurant. “Même si les perspectives générales restent très favorables, nous avons dit que les risques restaient orientés à la baisse et nous surveillons tout cela très étroitement”, a-t-il déclaré.

Plusieurs des grands noms de Wall Street se sont déjà fait égratigner par la crise des subprime. La banque d’investissement Bear Stearns a vu deux de ses fonds spéculatifs présents sur ce marché quasiment ruinés et un troisième serait également en difficulté.

La contraction du crédit rend également plus difficile des opérations qui se déroulaient encore il y a quelques semaines sans problème. Les banques américaines qui cherchaient à placer sur les marchés des titres de dette du constructeur automobile américain Chrysler ont du y renoncer et se résoudre à garder dans leurs comptes ces titres qui ne trouvaient pas preneurs.

 03/08/2007 08:06:24 – © 2007 AFP