L’inflation, faible en juin, atteint 1,2% sur un an

 
 
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Charriot plein dans un hypermarché à Rots (Photo : Mychèle Daniau)

[13/07/2007 10:21:11] PARIS (AFP) Les prix à la consommation en France ont progressé de 0,1% en juin par rapport à mai, soit une hausse de 1,2% sur les 12 derniers mois: un niveau toujours faible par rapport à l’ensemble de la zone euro mais qui a aussi ses inconvénients, selon les analystes.

L’inflation annuelle progresse un peu par rapport au mois précédent (+1,1% en mai), selon les chiffres publiés vendredi par l’Insee. Hors tabac, les prix ont progressé dans les mêmes proportions: +0,1% sur un mois, +1,2% sur un an.

La hausse de juin résulte principalement de celle des produits frais, de l’énergie et des autres services.

Les prix de l’énergie augmentent de 0,5% (-0,3% sur un an), sous l’effet de la hausse des prix des produits pétroliers, mais la progression est moindre que le mois précédent, où elle atteignait 1,1%.

Cette évolution explique en partie pourquoi “les ménages sont obligés de composer avec certains prix qui progressent à vive allure, alors qu’on leur explique que leur pouvoir d’achat est dopé par la faiblesse de l’inflation”, note Alexander Law, du cabinet d’études sectorielles Xerfi.

En effet, explique cet analyste, les prix pétroliers ont augmenté de 5,4% sur les trois derniers mois… mais ils sont en baisse de 1% sur un an, car “le cours du baril tutoyait des sommets l’été dernier”. C’est pourquoi la modération de l’inflation n’est en fait qu'”en trompe-l’oeil”, pour cet analyste.

Au mois de juin, les prix des fruits frais ont également flambé (+10,6% et +9,6% sur un an), entraînant ceux de l’ensemble des produits frais (+2,0% sur un mois). L’Insee note que ce sont les cerises, melons, pêches, brugnons, nectarines et abricots dont les prix ont le plus augmenté par rapport à l’an passé. L’explication vient de “conditions climatiques plutôt surprenantes ces derniers mois”, indique Jean-Christophe Caffet (Natixis).

L’indice des prix des services progresse de 0,1% (+2,5% sur un an), notamment sous l’effet des prix des transports ferroviaires, qui enregistrent une hausse de leurs tarifs (+0,3%) “liée à la mise en place du TGV-Est”, note l’Insee.

Cette hausse quasi continue des prix des services vient du fait que “lorsqu’un secteur n’est pas soumis à la concurrence internationale et lorsque la question des taux de change n’est plus en jeu, les prix ont le plus souvent tendance à déraper”, analyse Alexander Law.

Car les prix des produits manufacturés, eux, baissent de 0,1%, grâce au taux de change, la plupart de ces produits étant importés.

“L’euro fort constitue un rempart extrêmement solide contre l’inflation et, soit dit en passant, nous permet d’éviter d’avoir une facture énergétique encore plus salée” puisque le baril de pétrole est libellé en dollars, souligne M. Law.

Au total, en terme d’inflation, la France est “le pays actuellement le plus vertueux de la zone euro” et devrait atteindre en moyenne 1,4% cette année contre 1,7% l’an dernier, selon Jean-Christophe Caffet.

Marc Touati, du cabinet ACDE, fait la même prévision, estimant que “l’inflation française est devenue structurellement faible” mais que la médaille a son revers.

En effet, “ne pouvant pas répercuter la hausse de leurs coûts de production sur leurs prix de vente, les entreprises produisant et vendant dans l’Hexagone réduisent leurs marges et surtout leurs coûts, en particulier en matière d’emploi”, souligne-t-il, estimant qu'”une faible inflation est aujourd’hui synonyme de croissance molle et d’emploi moribond”.

 13/07/2007 10:21:11 – © 2007 AFP