CIPE va financer une étude sur le marché parallèle en Tunisie

 

invest1500211.jpgCe
sera la première initiative du genre : une étude sur le marché parallèle en
Tunisie. L’idée est de la Chambre tuniso-américaine de Commerce et elle sera
réalisée avec l’appui financier du Center for Internationale Private
Entreprise (CIPE).
 

Thème à l’ordre du jour
depuis plusieurs années, et pas seulement en Tunisie, le marché parallèle
occupe une place plus ou moins importante, selon le pays. En Tunisie, ce
phénomène est depuis longtemps sous les feux de l’actualité et objet de
l’attention tant des autorités que des opérateurs privés organisés qui
pressent le gouvernement d’agir pour en réduire l’ampleur.  

La Chambre
tuniso-américaine de commerce est l’un des organismes qui s’intéressent le
plus à ce phénomène, au point d’y dédier un espace particulier sur son site
internet. Il n’est guère étonnant de voir cette association poursuivre sur
sa lancée et prendre l’initiative de lancer une étude sur le marché
parallèle, avec le «Center for International Private Entreprise», organisme
américain, basé à Washington, et qui s’intéresse lui aussi de très près à ce
phénomène et à ses manifestations aux quatre coins du monde.  

D’ailleurs, la
littérature concernant le marché parallèle s’est enrichi au cours des
dernières années de plusieurs contributions suscitées par CIPE, dont une
étude, datant de 2000, sur «le secteur informel dans les démocraties
émergeantes». 

Cette étude avait été
lancée sur la base du constat que «des millions de personnes dans les
démocraties émergeantes restent exclues du système politique et économique»
et que l’un des symptômes de cette exclusion est «le nombre grandissant
d’entrepreneurs engagés dans des activités à faible revenu et croissance, en
dehors de l’économie formelle».  

Tout en soulignant la
difficulté de l’exercice consistant à mesurer l’ampleur du marché parallèle,
et la multiplicité des outils y afférents, l’auteur de cette étude propose
un classement des pays par importance du marché parallèle dans le produit
intérieur brut. A l’époque, ce phénomène représentait 39% du PIB en Tunisie,
qui était cependant distancée en la matière par le Maroc (45%), et, surtout,
le Nigeria (68%) et l’Egypte (76%).  

Une autre étude datant de
2002 («taille et mesure de l’économie informelle dans 110 pays à travers le
monde», Friedrich Schneider), confirme le chiffre concernant la Tunisie
(38,4%). Il en ressort que le «champion» dans ce domaine en Afrique était le
Zimbabwe (59,4%), suivi de la Tanzanie (58,3%), et du Nigeria (57,9%).

Au-delà des chiffres,
l’étude de CIPE s’est attelée à analyser la signification et les
implications de l’économie parallèle. Selon l’auteur, «un secteur informel
grandissant est une indication que quelque chose ne va pas» et que «les lois
et règlementations rendent les coûts des transactions exorbitants». 

L’étude
signale plusieurs implications négatives de l’économie parallèle, dont en
particulier une «distorsion de l’allocation des ressources et une baisse de
la productivité», une «érosion de la compétitivité», un «manque d’accès et
des coûts plus élevés pour les services publics essentiels», une «baisse des
revenus du gouvernement», un «manque d’information, et de transparence et
invitation à la corruption», un «affaiblissement de la crédibilité des
institutions politiques et de la démocratie», un “accroissement de la
pauvreté et de l’inégalité» et un affaiblissement des syndicats et une
érosion des avantages des travailleurs.