La Banque mondiale lance l’Initiative pour la restitution des avoirs volés

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Banque mondiale a lancé une initiative ayant pour but d’aider les pays en
développement à recouvrer les avoirs volés par des dirigeants corrompus.
Cette initiative s’inscrit dans le cadre de sa stratégie de promotion de la
gouvernance et de lutte contre la corruption.

Formellement appelé ‘’Initiative pour la restitution des avoirs volés’’
(Initiative StAR), ce nouveau programme a fait l’objet récemment d’une
séance de travail à laquelle ont pris part des délégués des pays membres de
la Banque et des représentants des organisations internationales. Cette
réunion s’est tenue en marge des Réunions de printemps de la Banque mondiale
et du Fonds monétaire international (FMI).

C’est en
collaboration avec l’Office des Nations unies contre la drogue et le crime (UNODC)
que la Banque a lancé l’Initiative StAR. L’un et l’autre entreprendront
d’établir d’autres liens de partenariats avec des organismes tels que les
banques régionales de développement, le FMI, l’Organisation de coopération
et de développement économiques (OCDE), l’Agence norvégienne de coopération
pour le développement (NORAD) et le G8, ainsi qu’avec les pays en
développement, pour donner une dimension véritablement planétaire à leur
initiative.


«Le
recouvrement des avoirs volés est un problème d’ordre pratique»
,
a
déclaré Hilary Benn, secrétaire
d’État britannique au développement international
.
«Cette initiative vient à point nommé. Il
s’agit pour chacun de nous de jouer le rôle qui nous revient».

Selon
les estimations, les mouvements internationaux de fonds tirés d’activités
criminelles, ou d’actes de corruption et de fraude fiscale, représentent des
montants de l’ordre de 1.000 à 1. 600 milliards de dollars par an, provenant
pour moitié d’économies en développement et en transition. Quant aux seuls
montants associés à des pots-de-vin versés à des fonctionnaires des pays en
question, ils sont estimés à quelque 20 à 40 milliards de dollars. Même s’il
est évident que des estimations de ce type ne peuvent être vraiment
précises, ces chiffres n’en donnent pas moins une idée de l’ampleur du
problème et justifient à eux seuls une action concertée.

 «Le
défi est immense, étant donné la complexité de ce problème et sa dimension
internationale»
,
a
déclaré Ngozi Okonjo-Iweala,
distinguished fellow à la Brookings Institution et ancienne ministre des
Finances du Nigeria
, qui a joué un rôle important dans le
recouvrement par son pays de 500 millions de dollars qui avaient été
détournés par l’ancien dictateur Sani Abacha.
«Nous ne réussirons qu’au prix de
l’établissement de solides partenariats avec les pays développés et en
développement, et les autres organisations multilatérales et bilatérales».

Parmi
les idées en discussion, en vue de récupérer l’argent volé, figurent celles
d’œuvrer en vue de convaincre les juridictions de tous les pays, surtout
ceux sur le territoire desquels sont situés des places financières, de
ratifier et d’appliquer la Convention des Nations unies contre la corruption
(UNCAC), d’aider
les pays en développement à se doter des capacités nécessaires «pour
être à même de formuler des demandes d’aide juridique mutuelle pour le
recouvrement d’avoirs», d’établir des partenariats pour l’échange
d’informations et de données d’expérience, et de
proposer
des services spécialisés pour assurer le contrôle de l’utilisation qui est
faite des avoirs restitués, dans un souci de transparence et afin
d’optimiser l’impact que cela peut avoir pour le développement. 


M.M.