Le marché de l’immobilier à Paris et en Ile-de-France en “phase d’ajustement”

 
 
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Des appartements à vendre à Paris (Photo : Pascal Pavani)

[03/04/2007 14:50:16] PARIS (AFP) Le marché de l’immobilier à Paris et en Ile-de-France est entré dans une “phase d’ajustement”, avec une progression des prix en 2006 inférieure à 10% à Paris et du neuf qui se vend mieux que l’ancien en Ile-de-France, selon un bilan annuel des notaires publié mardi.

Ce ralentissement est le premier constaté “depuis sept ans”, “ce qui nous satisfait” après une “hausse de 137% en dix ans”, a relevé Catherine Carely, notaire responsable des études statistiques, lors d’une conférence de presse présentant la conjoncture immobilière pour 2006.

Certes, a-t-elle dit, “il y a un fléchissement de la hausse” mais il s’agit toujours “d’une hausse” de 9,9% constatée à Paris pour un prix moyen de 5.772 euros le m2.

“On est très loin de l’effondrement”, a renchéri Gérard Canalès, président de la chambre des notaires de Paris. “Les prix ont globalement augmenté autour de 10% en 2006. C’est beaucoup trop”, a-t-il ajouté, en souhaitant “une stabilisation des prix”.

Il n’y a “aucun signe de renversement de tendance”, a ajouté cependant Mme Carely car “les fondamentaux sont présents” avec une demande qui dépasse largement l’offre confrontée à une pénurie de logements. “La demande reste soutenue car les besoins sont loin d’être satisfaits”.

Une des principales solutions, selon tous les professionnels du logement, pour répondre à cette situation est de dégager du foncier pour augmenter les constructions neuves qui ont marqué un fléchissement au dernier trimestre 2006. L’an dernier, le marché des terrains, dont le volume a baissé de 0,3%, s’est “caractérisé par son atonie”.

Jean-Luc Laurent, vice-président du conseil régional et président de l’Etablissement foncier, a indiqué qu’à partir de 2008, la région IDF aurait un budget de 200 millions d’euros pour construire 4 à 5.000 logements et réaliser 40 à 50 hectares de zones d’activités.

“Le but est de réaliser 65% de logements et 35% de développement économique”, a précisé à l’AFP M. Laurent.

Pour autant, il faudra aller loin de capitale et de sa première couronne où le marché du foncier flambe, comme le montrent les deux ventes records dans les Hauts-de-Seine d’un terrain de 2.913 m2 à Issy-les-Moulineaux pour 23,45 millions d’euros et un autre de 15.770 m2 à Rueil pour 23,75 millions d’euros.

Une autre explication de la baisse des constructions neuves est avancée par le notaire Michel Frémeaux, qui estime que les avantages fiscaux proposés par le régime Borloo sont “moins attractifs, plus contraignants” que ceux du régime de Robien et “peu lisibles”, parlant même “d’essoufflement de la carotte fiscale”.

Comme toujours, la publication des chiffres des notaires est l’occasion de faire ressortir des prix qui peuvent être délirants mais aussi surprenants.

Ainsi, un appartement de sept pièces dans le quartier de la Madeleine à Paris, d’une surface de 258 m2, s’est vendu 5 millions d’euros, soit 19.380 euros/m2. Le quartier le plus cher de Paris en moyenne reste celui de Saint-Germain-des-Prés à 9.524 euros/m2.

Dans les Hauts-de-Seine, le volume des ventes des maisons anciennes a augmenté de 76,2% mais pour 238 transactions seulement, alors que 47.920 maisons anciennes ont été vendues en Ile-de-France en 2006 et 4.104 maisons neuves seulement.

Plus étonnant, le quartier très populaire de la Goutte d’Or dans le 18e arrondissement à Paris a pris 135% en cinq ans (4.180 euros le m2) et à Clichy-sous-Bois (Seine-Saint-Denis), plus connu pour ses quartiers difficiles, les prix ont augmenté de 26%, à 1.824 euros/m2.

 03/04/2007 14:50:16 – © 2007 AFP