Revoir le SIB

 
 

infor201106.jpgC’est
assurément l’un des meilleurs, sinon le meilleur salon en Tunisie en termes
de fréquentation. Le Salon de l’Informatique et de la Bureautique qui s’est
tenu à La Charguia la semaine dernière, a drainé comme d’habitude son lot de
visiteurs de tous bords, de tous genres et de toutes catégories.

J’ai rôdé autour des stands et, ma foi, je ne peux m’abstenir de faire cette
remarque : sommes-nous au marché central ? Sommes-nous à la rue de la Kasbah
à la Grana ? Face à la quincaillerie informatique présentée, il n’y avait
pratiquement point de nouvelles solutions technologiques comme le SIB en
présentait il y a quelques années. Entre les stands, les visiteurs se
bousculaient, exactement comme dans les marchés. Dans ces stands, certains
revendeurs ont mis des mp3 crachant (je dis bien crachant) à pleins watts du
mézoued ou du raï créant une indescriptible cacophonie. Je n’ai rien contre
ces musiques, mais contre la pollution sonore, si !

Le SIB s’est transformé en quelques années en une foire réunissant
revendeurs de produits informatiques. En fait, c’est quoi un produit
informatique, telle qu’il nous est présenté au SIB ? Un graveur DVD, un
boîtier d’unité centrale, une carte mémoire, des écrans plats, etc. sont-ils
des produits informatiques ? Cette informatique s’est tellement banalisée
(et je suis le premier heureux pour cela car on en est tous bénéficiaires)
qu’il n’est peut-être plus judicieux de lui consacrer tout ce chichi. Il est
temps de passer à autre chose plus évoluée.

Quand le Sib s’est créé, les ordinateurs et équipements informatiques
n’étaient vendus que par quelques entreprises ayant un fort capital
derrière. Aujourd’hui, ces ordinateurs et différents équipements, on les
retrouve au supermarché du coin et à Moncef Bey. Continuer à réunir des
dizaines et des dizaines d’importateurs de tous bords autour d’un salon (qui
était très prestigieux à l’époque) ne fera que banaliser ce Sib. Mettre côte
à côte de tout petits importateurs encore naissants et des mastodontes du
secteur au fort capital et à la grande expérience, n’arrange ni les premiers
ni les seconds. Ils ne jouent tout simplement pas dans la même catégorie.
Les uns proposent des serveurs et des solutions pour banques et entreprises,
les autres proposent des cartes graphiques et webcams au rabais ! On ne peut
les réunir sous le même toit ! Du coup, les uns (vu leur nombre réduit) ont
cédé le terrain pour les autres. Et ceux qui ont le désir d’aller voir les
premiers pour voir de grosses et complexes solutions informatiques pour leur
entreprise n’ont plus d’adresse réelle où se diriger.

Le Sib leur permettait, dans le passé, de comparer les solutions et tarifs
des uns et des autres. Aujourd’hui, ce Sib a perdu cette première vocation.
Revoir le Sib (entendre son concept) pour qu’il soit le Salon des grosses
solutions informatiques est nécessaire pour tout le monde. Quant aux autres
(et ils sont nettement plus nombreux, on se l’accorde), on peut toujours
leur proposer un Salon de quincaillerie informatique dans lequel ils
pourront exposer différentes cartes, souris, tapis, meubles, écrans, etc. et
(à leur guise) mettre du reggae ou du mézoued entre un clip de raï et un
clip de rap !


R.B.H.