Le management de transition : reflet de la vie des entreprises

Par : Tallel
 
 

resultat240.jpgGérer
le complexe et l’exceptionnel, aplanir les crises, contrôler des situations
économiques ou sociales tendues, assurer un intérim de haut niveau ou encore
remettre à plat les systèmes opérationnels de l’entreprise (comme par
exemple un système d’information ou une unité de production) : telles sont
les missions dévolues aux managers de transition sur des périodes courtes
qui dépassent rarement les 24 mois. Le rôle et les missions économiques de
ce nouveau métier (1), encore peu connu à ce jour, sont mieux appréhendés
aujourd’hui grâce à cette étude réalisée auprès des cinquante membres du
réseau Amadeus Dirigeants (2)

Réalisée à partir d’une soixantaine de missions effectuées, pour la plupart
en France, par les amadeussiens, l’étude d’activité 2005 (3) révèle
plusieurs faits marquants :

·      

Le management de transition concerne principalement les grandes entreprises
du secteur industriel réalisant de 11 à 500 millions d’euros et plus de C.A;
soit 76% des missions étudiées. 

·      

Ces données, mises en parallèle avec les causes de recrutement des
amadeussiens, montrent que les entreprises pré-citées ont parfois du mal à
aborder, avec leurs seules ressources internes, certaines situations
particulièrement complexes ou des périodes de fortes turbulences économiques
et/ou sociales (dans 59% des cas, les managers de transition se sont
vu confier une mission en raison d’un manque de ressources en interne, dan s
29% des cas pour des raisons de démotivation et de détérioration des
relations de travail). 

·      

Le management de transition porte bien son nom puisque dans plus de 70% des
cas, les missions étudiées étaient inférieures à des durées de 12 mois (40%
de 3 à 6 mois inclus). 

·      

Les compétences des managers de transition sont principalement utilisées par
les industries avec en tête les secteurs de l’automobile (11%) et de l’aéronautique-armement-défense
(9%), devant plusieurs secteurs d’activité comme par exemple le négoce de
bois et la papeterie, le BTP, l’énergie, l’imprimerie, l’édition et
l’emballage, etc. Le secteur des services aux entreprises (intérim,
marketing téléphonique, informatique, télécoms, bureautique) ou aux
particuliers (hôtellerie, loisir et luxe) représente un peu plus de 24% des
utilisateurs.

 La
plupart des missions ont porté sur la réorganisation industrielle (remise en
route et amélioration de la performance, mise en place de supply chain) ;
soit 25,50% des missions étudiées. Derrière ce type d’intervention, le
développement, la diversification des activités, la conception et la mise en
œuvre de stratégie marketing et commerciale, représentent 20% des missions
étudiées devant les ressources humaines (DRH, politique d’emploi) 12,70%,
les systèmes d’information (sécuriser, réorganiser, assurer la migration,
reprendre en main) 11%, le suivi des plans sociaux (restructurations,
redressement, fermetures et cessions) 9%, la croissance (fusions
acquisitions, arrivée d’un nouvel actionnaire, croissance externe) 7,20% et
les audits 5,50%. A noter les presque 4% de l’activité représentée par les
postes d’intérim de haut niveau (D.G, PDG) qui correspondent à une partie du
marché. 

·      

Un focus centré sur les régions dessine une carte de la France
industrielle : à l’Est un tissu industriel marqué par les restructurations,
la mise en place de plans sociaux, les redressements, les fermetures et les
cessions de sites (28,50% des missions étudiées). En Ile de France un tissu
économique en plein développement marqué par les diversifications qui
nécessitent la mise en place de stratégies marketing et commerciales (plus
de 36% des missions étudiées). A l’Ouest une situation très équilibrée avec
une répartition homogène des différents types de missions. 

·      

Le même type de focus, centré cette fois-ci sur les secteurs d’activité,
montre que 75% des missions réalisées dans le secteur de l’informatique,
télécom et bureautique l’ont été dans une durée moyenne inférieure ou égale
à 12 mois lors de la mise en place de plans sociaux, de restructurations, de
redressements, de fermetures et de cession (plus de 62% des missions). Des
chiffres à opposer au secteur de l’armement-défense pour lequel le
développement, la diversification et la conception-suivi de stratégies
commerciales et marketing ont représenté l’essentiel des interventions des
amadeussiens (80% des missions). Le secteur de l’automobile est au milieu du
gué avec 33% des missions consacrées aux plans sociaux, et 33% aux
ressources humaines (DRH, politique emploi,…). 

·      

Parmi les autres enseignements tirés de cette étude nous noterons que le
manager de transition, bien souvent affublé de l’image «d’épurateur», peut
favoriser la création de postes puisque dans 16% des cas la mission d’un
manager de transition débouche sur la création d’emplois fixes.


En
conclusion
,
si jusqu’à présent, les situations justifiant un appel au management de
transition se caractérisaient par leur caractère exceptionnel d’urgence
(voire de crise), une nouvelle tendance apparaît qui voit les chefs
d’entreprise de plus en plus souvent en difficulté pour aborder, avec leurs
ressources internes, certaines situations particulièrement complexes, ainsi
que lors des périodes de fortes turbulences économiques et/ou sociales.

Ils ont alors intérêt à recourir à des profils de ressources différents :
les managers de transition, adaptables et parfois surdimensionnés, capables
d’apprécier ces situations et d’y apporter des réponses opérationnelles et
rapides.

Le statut provisoire qui s’applique à leurs fonctions leur permet d’avoir la
liberté d’esprit que confère l’absence d’ambition personnelle dans la
structure cliente.

( Source :

http://www.indicerh.net/index.php?op=edito)


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1- Le management de transition, né aux Pays-Bas
dans les années 70, est apparu en France dans les années 90 après s’être
largement développé dans le monde anglo-saxon.


2- Amadeus-Dirigeants regroupe une cinquantaine
de Dirigeants unis par une même vision exigeante du management de
transition. Le réseau Amadeus Dirigeants, organisé sous la forme d’une
association, entend se distinguer de par sa philosophie d’indépendance et
ses méthodes de sélection, d’animation permanente et de formation, de
l’offre des sociétés commerciales spécialisées dans l’intérim de dirigeants.


3- Cette étude a été réalisée à partir d’une
soixantaine de missions, réalisées pour la plus grande majorité entre 2003
et 2005 en France. En fonction d’un niveau de réponse plus ou moins complet,
le nombre total de réponses uniques diffère selon les questions. Tableaux
des données brutes disponibles sur demande.