Sakhaline 2 : les sociétés japonaises envisagent un compromis avec Moscou

 
 
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Plateforme pétrolière de Molikpaq, sur l’Ile de Sakhaline, à l’extrême-est de la Russie (Photo : Ursula Hyzy)

[21/09/2006 09:54:33] TOKYO (AFP) Les deux sociétés japonaises engagées dans Sakhaline 2 ont annoncé jeudi qu’elles envisageaient de céder une partie de leur participation au groupe public russe Gazprom, afin de convraincre Moscou de débloquer le développement de ce colossal projet énergétique.

Les maisons de commerce nippones Mitsui et Mitsubishi Corporation détiennent respectivement 25% et 20% de Sakhaline 2, un projet gazier et pétrolier de 20 milliards de dollars (15,8 milliards d’euros) dans l’Extrême-Orient russe. Les 55% restants sont détenus par le groupe anglo-néerlandais Shell.

Mais le Parquet général russe a annulé lundi “l’expertise écologique”, un document relatif au respect de l’environnement qui permettait à Shell de développer Sakhaline-2.

Les analystes y voient la volonté du Kremlin d’accroître son contrôle sur un secteur énergétique qu’il juge stratégique.

Le quotidien japonais Yomiuri Shimbun affirme jeudi que Mitsui envisageait de céder 3% de Sakhaline 2 à Gazprom, et Mitsubishi 2%, afin de convaincre Moscou de se montrer plus accommodant.

“Rien de concret n’a été décidé mais nous envisageons cette possibilité”, a confirmé un porte-parole de Mitsui.

“Shell est en négociations avec Gazprom”, a affirmé de son côté le PDG de Mitsubishi Corporation, Mikio Sasaki, laissant entendre que le groupe anglo-néerlandais pourrait lui aussi céder rapidement une partie de ses actions.

Royal Dutch Shell et Gazprom ont signé en juillet 2005 un protocole d’accord en vue d’un échange d’actifs qui ferait entrer Gazprom à hauteur de 25% dans le projet en échange de l’obtention 50% par Shell d’un projet du grand nord russe.

Mais, peu après, Shell a annoncé le doublement du coût de son projet. Depuis, les relations se sont tendues avec Gazprom et les négociations traînent.

“Nous devons poursuivre les travaux sans retard. Il est très important pour la Russie et le Japon de réussir ce projet”, a ajouté M. Sasaki.

Sakhaline 2 est le plus important investissement privé jamais engagé dans le secteur énergétique dans le monde. Il vise à exporter par bateau, à partir de l’été 2008 et pour plus de vingt ans, du gaz naturel liquéfié (GNL) aux grandes compagnies japonaises d’électricité et de gaz.

 21/09/2006 09:54:33 – © 2006 AFP