La France va miser sur 83 technologies clés pour les années à venir

 
 
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Le Ministre de l’Industrie, Francois Loos, lors d’une session parlementaire, le 15 septembre 2006 à Paris (Photo : Bertrand Guay )

[18/09/2006 15:17:06] PARIS (AFP) Pour assurer un avantage de compétitivité et d’attractivité à la France pour les cinq à dix ans à venir, 83 technologies clés, allant des carburants de synthèse aux composants logiciels ou à la thérapie cellulaire, ont été ciblées par le ministère de l’Industrie, dans un rapport présenté lundi à Paris.

Le rapport “Technologies clés 2010” s’est donné pour méthode d’identifier “les réponses aux grands défis de demain”.

Ces derniers sont au nombre de huit: la sécurité, le changement climatique, les ressources en eau (avec notamment la surexploitation des nappes phréatiques), les chocs énergétiques, les ressources minérales et minières (les réserves connues seront pour la plupart épuisées à la fin du siècle), le vieillissement démographique, l’emploi et la compétitivité économique.

Les atouts de la France, souligne le rapport, devraient se trouver dans 83 technologies permettant d’y répondre.

Parmi celles présentant un grand potentiel figurent des technologies déjà connues, certaines étant même déjà bien maîtrisées par des pays concurrents, mais dans lesquelles les capacités de maîtrise des systèmes complexes devrait assurer aux pays occidentaux et à la France une compétitivité plus grande.

Ces 83 technologies portent aussi bien sur la santé, les transports, l’énergie que l’informatique ou les télécommunications.

Le rapport souligne ainsi entre autres les grandes perspectives des technologies de textiles techniques et fonctionnels, des systèmes d’enveloppe de bâtiment ou des matériaux composites pour la construction, à base de matériaux recyclés ou de biomasse, aussi bien que celles de gestion de la micro-énergie ou du stockage de l’information numérique et des puces “RFID” et cartes sans contact.

Le ministère parie aussi notamment, à coté des composants et systèmes d’éclairage à rendement amélioré et de la capture et stockage géologique du gaz carbonique avec de nouvelles conceptions de centrale à charbon, sur le développement des “nano-objets”. Ceux-ci, d’une taille de l’ordre de quelques microns, ont un domaine d’application allant de l’industrie pharmaceutique aux travaux publics.

Dans le domaine de la santé, à côté des thérapies cellulaires et géniques, le rapport insiste sur le développement de nouvelles générations de vaccins par génie génétique pour lutter contre le sida, la malaria, la tuberculose et les cancers.

A la différence des précédentes études, “Technologies clés 2010” a cherché à répondre aux attentes des acteurs locaux du développement économique et technologique, qui ont participé à son élaboration, a souligné François Loos.

Ce rapport comme d’autres réflexions du même type, tel le Rapport Beffa en 2005, permettent une grande concentration des moyens publics d’aide à la Recherche, a-t-il aussi remarqué: plus de 1,3 milliard d’euros par an provenant du ministère de l’Industrie sont consacrés à ces technologies.

Un autre enseignement de cette étude est que “la seule maîtrise des technologies de base n’est plus suffisante. Les méthodes de conception, d’organisation, de marketing, de gestion des connaissances, sont aussi déterminantes dans le succès d’une innovation que la technologie proprement dite”. Ce sont donc des approches pluridisciplinaires que la France doit promouvoir.

Le ministère de l’Industrie lance périodiquement une étude de prospective technologique qui vise à identifier quelles seront les technologies les plus importantes pour l’industrie française à l’horizon de cinq à dix ans.

La première étude sur les technologies clés est parue en 1995 et la seconde en 2000. “Technologies clés 2010” est la troisième du genre.

 18/09/2006 15:17:06 – © 2006 AFP