Energie : Le chemin à la maîtrise de la consommation est encore long

 
 


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comportement du Tunisien en matière de consommation d’énergie ne s’améliore
pas aussi rapidement qu’il le faudrait. D’où, selon la 5ème enquête
résidentielle, «la nécessité de renforcer les campagnes de sensibilisation
relatives à la maîtrise de l’énergie pour les réfrigérateurs, les
téléviseurs et l’éclairage» et «un intérêt particulier» pour les équipements
de climatisation.

Des progrès ont déjà été faits mais le plus difficile reste à faire en
matière de maîtrise de la consommation d’énergie. C’est ce qui ressort du
point de presse organisé mercredi 30 août par la Société Tunisienne
d’Electricité et du Gaz (STEG) et au cours duquel son président directeur
général, M. Othmen Ben Arfa, a fait le point sur la mise en ouvre du
«Programme de développement du gaz naturel» et de l’énergie d’origine
éolienne, et présenté les résultats de la 5ème enquête résidentielle
2004/2005.

Entré en vigueur en 2001, pour ce qui est de sa composante résidentielle, le
Programme de développement du gaz naturel a pour objectif d’atteindre
500.000 clients raccordés à l’horizon 2009. Cent dix mille l’ont déjà été
durant la période 2001-2004 et 290.000 autres doivent l’être entre 2005 et
2009.

Dans l’industrie, 300 opérateurs doivent être raccordés dans les zones
desservies en gaz entre 2005 et 2007, dont 30 prioritaires représentant 80%
de la consommation totale. Jusqu’à fin juillet 2006, 144 industriels ont
effectivement été raccordés et l’opération se poursuit au rythme d’au moins
8 nouveaux raccordements par mois. Mais un programme complémentaire
concernant 100 industriels dans les nouvelles zones à alimenter en gaz doit
être exécuté en 2008-2009.

Le gain total du programme de développement du gaz en 2005-2009 est estimé à
200 millions de dinars, dont 110 millions pour sa composante industrielle.

Toutefois, avec un taux de pénétration du gaz naturel dans les communes
desservies de seulement 28% en secteur résidentiel, il reste beaucoup de
chemin à faire.

La STEG, dont l’intérêt pour l’énergie éolienne remonte à plus de quinze
ans, a inauguré sa première centrale à Sidi Daoud en 2000. Actuellement
d’une capacité de 19,38 MW, après une première extension ayant ajouté 8,72
MW, cette station doit encore être renforcée en 2007 avec 34,32 MW. De plus,
«plusieurs sites sont en cours d ‘exploration», indique M. Othmen Ben Arfa,
car il est prévu la mise en service de 3 nouvelles centrales dans le Nord du
pays, en 2008-2009.

De 23,5 GWH en 2000, la production éolienne est passée à 44 GWH en 2005.
Mais outre la lourdeur de l’investissement requis par l’énergie éolienne,
«on ne peut installer n’importe quelle puissance parce qu’il y a un taux
d’intégration à respecter”.

Malgré sa cherté, l’investissement dans cette énergie se justifie par ses
effets positifs pour l’environnement : grâce à la Centrale de Sidi Daoud,
«l’économie totale en combustible depuis sa mise en service» est estimée à
48.000 tonnes équivalent pétrole (Tep), «soit l’équivalent d’environ 10
millions de dinars tunisiens» ; et les «émissions de CO2 évitées» sont
estimées à 113.000 t, «soit l’équivalent des émissions annuelles de 25.000
voitures».

De la 5ème enquête résidentielle, il ressort notamment que «le
réfrigérateur, la télévision et l’éclairage constituent 80% de la
consommation électrique des foyers», que «le taux d’équipement de
climatisation évolue à un rythme très élevé», et que «l’éclairage par LBC
(Lampe à Basse Consommation) reste malgré tout assez modeste». Une façon de
dire que le comportement du Tunisien en matière de consommation d’énergie ne
s’améliore pas aussi rapidement qu’il le faudrait.

D’où «la nécessité de renforcer les campagnes de sensibilisation relatives à
la maîtrise de l’énergie pour les réfrigérateurs, les téléviseurs et
l’éclairage» et «un intérêt particulier» pour les équipements de
climatisation.

Encore du pain sur la planche pour les responsables des programmes de
sensibilisation auxquels cette 5ème enquête apporte d’importants éléments
d’information.