OMC : la Russie menace de “suspendre le processus” d’adhésion

 
 
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Le président russe Vladimir Poutine, le 12 juillet 2006 à Novo-Ogarevo près de Moscou (Photo : Dmitry Astakhov)

[06/09/2006 07:15:13] MOSCOU (AFP) La Russie estime que les négociations avec les Etats-Unis en vue de son entrée à l’OMC ont atteint leur “point limite” et menace de “suspendre le processus” d’adhésion si elles n’avancent pas, a déclaré mardi un conseiller de Vladimir Poutine, Igor Chouvalov.

“Nous avons atteint un point limite, la définition de positions limites et nous ne pouvons plus faire de concessions sur aucune orientation”, a déclaré le sherpa du chef du Kremlin au G8 devant la presse à Moscou.

“Pour nous sur le plan intérieur, il sera très difficile de céder sur nos positions. Le gouvernement peut reprendre le cycle (de pourparlers) à zéro, le suspendre”, a-t-il ajouté.

“Il est tout à fait possible qu’on ne trouve pas d’accord (avec les Etats-Unis) d’ici octobre”, a-t-il ajouté, en soulignant que dans un tel cas, la Russie pourrait “geler ce processus”.

Moscou a adressé en août un ultimatum aux Etats-Unis, menaçant de supprimer les conditions préférentielles dont bénéficient leurs exportateurs de viande si les négociations bilatérales pour l’entrée de la Russie à l’OMC n’aboutissent pas d’ici octobre.

Dans tous les cas, “l’adhésion à l’OMC n’est pas un but à atteindre à tout prix”, a martelé M. Chouvalov, dans la droite ligne du discours des autorités russes sur ce sujet depuis plusieurs semaines.

La Russie doit encore conclure des accords bilatéraux avec quatre pays (Etats-Unis, Costa Rica, Moldavie, Géorgie) pour son entrée à l’Organisation mondiale du commerce, mais les négociations avec Washington constituent l’obstacle le plus ardu à franchir.

La Russie qui espérait obtenir l’accord des Etats-Unis lors du sommet du G8 en juillet a essuyé un échec, entraînant un refroidissement des relations russo-américaines.

Le négociateur en chef russe, Maxime Medvedkov, a depuis émis des doutes sur la possibilité d’une adhésion en 2007.

Les Etats-Unis réclament un assouplissement des règles phytosanitaires russes, notamment sur la viande américaine, et un plus grand respect de la propriété intellectuelle en Russie.

Le 4 juillet, le président russe Vladimir Poutine avait déjà menacé de cesser d’appliquer des accords commerciaux conclus avec Washington si la Russie n’était pas admise à l’OMC.

Selon la presse russe, Moscou pourrait contrecarrer les projets de compagnies américaines, candidates à l’exploitation du gisement gazier géant de Chtokman en mer de Barents, faute d’accord avec Washington sur l’OMC.

M. Chouvalov a assuré que l’entrée ou non de firmes américaines — Chevron et ConocoPhillips sont candidates — dans le consortium qui sera chargé du gisement, avec le géant russe Gazprom, n’aurait aucun ressort politique.

“Ce n’est pas lié à des bonnes ou mauvaises relations entre les Etats-Unis et la Russie”, a-t-il dit. “Je pense qu’il y a beaucoup d’autres facteurs qui commencent à jouer un rôle (…) Gazprom prendra une décision équilibrant tous les aspects requis dans le projet”, a-t-il assuré.

 06/09/2006 07:15:13 – © 2006 AFP