Exportation : Le Centre-Est peut faire plus et mieux

 
 


economia_130206.jpgN’étant plus des novices en matière d’exportations, les
opérateurs du Centre-Est peuvent aller plus loin sur cette voie. A condition
de bénéficier d’un meilleur environnement et, également, d’y mettre un peu
du leur.


L’exportation est un comportement assez largement répandu parmi les
entreprises des quatre gouvernorats du Centre-Est (Monastir, Kairouan,
Sousse et Mahdia). Avec plus de 850 entreprises exportatrices, cette région
représente près du quart de l’appareil exportateur national et reproduit
quasiment au détail près le modèle national avec toutes ses forces et
faiblesses.

Les atouts, d’abord. Outre sa position géographique qui lui permet d’attirer
un grand nombre d’investisseurs et d’exportateurs, cette partie de la
Tunisie a des infrastructures de base adéquates qui «l’habilitent à
accueillir des zones franches qui pourraient être un catalyseur de
l’exportation».

Le Centre-Est a également un appareil industriel compétitif dans les
secteurs du textile et des industries mécaniques qui tirent l’exportation.
De même, l’artisanat et l’agriculture sont des secteurs prometteurs dans ce
domaine.

Les faiblesses, ensuite. Celles-ci concernent la taille -trop petite- des
entreprises industrielles et des exploitations agricoles ; ce qui, dans ce
dernier secteur, empêche de consacrer des espaces à l’exportation ; la
faible contribution de l’agriculture, des industries alimentaires, de
l’artisanat et de l’industrie du cuir et chaussures de la région à
l’exportation, en comparaison de leurs performances sur le plan national,
faible capacité de transformation de la production destinée à l’exportation,
ignorance chez les professionnels des spécificités et des besoins des
marchés extérieurs, faible assise financière des producteurs, absence de
stratégie régionale, concentration des exportations dans les marchés de
l’Union européenne, etc.

Bref, si tout n’est pas à faire, presque tout est à améliorer. En
agriculture, le potentiel est très important. «Ayant réussi à mobiliser
pratiquement 100% de l’eau disponible, les excédents vont augmenter. Mais il
faudrait que l’excédent dans la production devienne structurel afin de
pouvoir l’utiliser dans l’exportation», souligne M. Youssef Kachouti,
vice-président de l’Union tunisienne de l’agriculture et de la Pêche (UTAP).
Cette augmentation de la production doit «permettre de répondre en même
temps aux besoins du marché intérieur et de l’exportation», souligne M.
Kachouti. Or, c’est là l’une des grandes faiblesses de notre appareil
exportateur, puisque jusqu’ici l’exportation -de l’huile d’olives, par
exemple-, est très souvent génératrice de tensions sur le marché intérieur
et se fait, donc, au détriment du consommateur tunisien.

Les agriculteurs tunisiens sont, également, assez souvent mal ou
sous-équipés. «Nos agriculteurs n’ont pas de stations de conditionnement et
d’emballage répondant aux normes européennes», regrette M. Mohamed Lahyoun.
Il est de ce fait «nécessaire de créer des coopératives de collecte,
conditionnement et emballage afin d’épargner à l’agriculteur des
déplacements de 300 ou 400 kilomètres», suggère l’intervenant.

Mais les opérateurs, tant agriculteurs qu’industriels, ont aussi parfois du
mal à s’adapter aux nouvelles réalités internationales, qui interdisent par
exemple les subventions directes au transport -que bon nombre d’opérateurs
continuent de réclamer. Ce qui oblige M. Mondher Zenaïdi, ministre du
Commerce et de l’Artisanat, à répéter sans cesse les engagements de la
Tunisie contractés vis-à-vis de l’OMC et qui n’autorisent plus ce genre de
subventions, et à rappeler que la concurrence introduite dans le transport
est de nature à en baisser les coûts.