Encourager les investissements dans les pays du pourtour méditerranéen

Par : Tallel
 
 


im3060626-240.jpgLa conférence de presse à laquelle Mme Christine Lagarde,
ministre français délégué au Commerce extérieur -qui participe aux
différentes réunions des ministres du pourtour méditerranéen de l’Economie
et des Finances- a donné lieu à des échanges francs et instructifs qui ont
permis d’avoir une idée générale sur les relations euro-méditerranéennes,
notamment en matière de financement.

Mais avant de répondre aux différentes questions qui ont essentiellement
touché la FEMIP (Facilité euro-méditerranéenne d’investissement et de
partenariat), mais également l’investissement, les PME, l’Autorité
palestinienne, la Turquie, l’énergie, la compétition entre les pays
partenaires dans le domaine de l’attractivité des IDE…), Mme Christine
Lagarde a rappelé les sujets qui ont été débattus au cours de cette
réunion des ministres de l’Économie et des Finances des pays du pourtour de
la Méditerranée.

Elle a tout d’abord souligné que cette réunion ministérielle rassemblait les
partenaires euro-méditerranéens, c’est-à-dire les pays du pourtour
méditerranéen et l’Union européenne –représentée à la fois par la Commission
européenne et par des ministres de l’Union. ‘’La première partie de la
réunion a consisté à faire le bilan des progrès engagés et enregistrés par
les différents membres du Partenariat Euromed sur les quatre objectifs qui
avaient été fixés l’année dernière lors de la réunion de Rabat, mais elle a
permis aussi de fixer les grandes lignes pour la poursuite de notre action
pour les années à venir, notamment en termes de l’amélioration du climat
des affaires, de la gouvernance économique…’’, a-t-elle indiqué. Selon M.
Lagarde, ‘’la réunion du 25 juin 2006 a permis de prendre acte des
immenses progrès engagés par l’ensemble des pays du pourtour méditerranéen,
en matière de l’amélioration du climat des affaires, sur la bonne
gouvernance, sur l’amélioration de la comptabilité des finances publiques
–ce dernier domaine étant considéré comme le secteur où la Tunisie et le
Maroc ont fait d’énormes progrès …’’.

La 2ème partie de la réunion était consacrée à l’examen du bilan annuel de
la FEMIP –qui est une facilité de financement gérée au sein de la BEI. Là
également, M. Lagarde a noté que le bilan est tout à fait positif et
probablement un des succès du partenariat Euromed, puisque les encours de
prêts au cours de l’année 2005 se sont élevés à plus de 2 milliards d’euros avec
un taux de réalisation qui est tout fait favorable et une bonne gestion des
instruments financiers.

La dernière question évoquée lors de cette réunion était de savoir comment
l’institution FEMIP allait évoluer. Mme la ministre a tout de suite répondu,
en disant que ‘’la décision appartient au Conseil de l’Europe qui se réunira
en décembre prochain… ; mais il est très important dans ce contexte d’entendre
les pays emprunteurs pour avoir leur opinion sur l’efficacité de la FEMIP,
a-t-elle dit, et ce en termes d’engagements, mature d’instrument, de
cible…’’. Sans pouvoir apporter tous les éléments de réponse, la ministre a
tout de même indiqué en substance qu’il est admis que, dorénavant, la FEMIP
va accorder plus d’attention aux PME/PMI, entendre par là qu’elle ne va plus
financer uniquement les grosses entreprises.

Avant de répondre aux différentes questions des journalistes, Mme Lagarde
a souligné que cette réunion lui a permis ‘’de réaffirmer le profond
attachement de la France au dialogue euro-méditerranéen, au partenariat
Euromed, et le devoir que nous avons tous de consacrer des moyens importants
au développement des pays du pourtour méditerranéen’’.

Sur les IDE, à l’instar des autres ministres européens, la ministre
reconnaît que ‘’sur le pourcentage de l’IDE, on ne peut que constater qu’il n’y a pas,
aujourd’hui, suffisamment d’IDE dans les pays du pourtour méditerranéen, et
qu’en particulier il nous appartient, nous gouvernements des pays de l’UE,
d’inciter et d’encourager les investisseurs privés, en particulier, à
diriger leurs investissements vers les pays du pourtour méditerranéen,
dit-elle, pour des raisons économiques parce que c’est des projets
gagnant/gagnant, mais également pour des impératifs politiques, car le
développement de tous les pays du Bassin méditerranéen est indispensable
pour cette zone géographique’’.

Quelle est la position de la France concernant la FEMIP ? ‘’Aujourd’hui,
nous sommes dans une situation d’observation…, et nous souhaitons deux
choses : l’efficacité de l’activité du financement –c’est-à-dire la mise à
disposition des montants appropriés pour les besoins identifiés avec un
contrôle par les prêteurs-, et puis efficacité du point de vue des pays
participants (prêteurs). Donc, la consolidation de l’instrument financier
devra venir en temps utile’’. Et de rappeler que, en novembre 2005 déjà, le
président de la République (française), lors de son discours de Barcelone,
avait indiqué ; qu’à terme un organisme financier structuré devrait se
concentrer sur les pays du pourtour méditerranéen. Ce qui veut dire ‘’qu’il
convient d’apprécier l’opportunité, le calendrier et l’efficacité’’.


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Toujours dans le même ordre d’idées, à la question de savoir si la
transformation de cet instrument (FEMIP) en banque signifierait
l’enterrement de le projet de création d’une banque euro-méditerranéenne
d’investissement, Mme Lagarde note que ‘’l’équation est simple : il faut
d’abord que tous les partenaires soient d’accord sur l’idée de cette
transformation, et qu’ils soient conscients du fait que cela entraînerait
des coûts supplémentaires pour l’ensemble des pays partenaires…’’.
Toutefois, elle considère que si la FEMIP marche, il n’y a pas de raison de
créer une banque euro-méditerranéenne d’investissement . Pour elle donc,
l’idée serait plutôt d’apprécier l’adéquation entre les ressources
institutionnelles et les besoins. Et de s’interroger : ‘’est-il utile et
opportun de transformer la FEMIP en un établissement bancaire ?’’.

Par ailleurs, Mme la ministre a également souligné que le constat a été fait
que, aujourd’hui, il n’y a pas suffisamment d’effort de financement pour les
PME dont pourtant tout le monde s’accorde à considérer, dans le pourtour
méditerranéen, que c’est là où il y a d’importants gisements d’emploi, de
croissance, d’exportation. De ce fait, elle pense que très probablement la
FEMIP va réorienter davantage son action en direction des PME/PMI, ce qui va
nécessiter bien évidemment une technicité financière différente par rapport
aux grands projets financés par cet instrument.

Enfin, concernant l’appréciation du travail de la FEMIP, elle a répondu que
‘’tous les commentaires étaient unanimes pour reconnaître la qualité du
travail effectué par la FEMIP pour réaliser les objectifs qui ont été fixés.
Là il n’y a pas l’ombre d’un doute, c’est un satisfecit général qui a été
donné à la FEMIP. Et je rappelle à cet égard que, la Commission européenne
-qui est très attentive et rigoureuse à la fois dans son appréciation de la
gestion des fonds…- a remis un rapport tout à fait éloquent et conforté par
l’ensemble des pays participants’’.