Allemagne : la reprise fait chuter le chômage en mai

Par : Autres

 

Allemagne: la reprise fait
chuter le chômage en mai

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Vue d’une agence pour
l’emploi à Francfort, le 3 janvier 2006

Le chômage a reculé fortement en mai en
Allemagne grâce à la reprise économique, une embellie amplifiée par
l’arrivée du printemps qui a entraîné un regain d’activité dans plusieurs
secteurs clé.

 

En mai, 4,535 millions de personnes étaient à
la recherche d’un emploi en Allemagne, soit une baisse de 254.OOO sur un
mois en données brutes, celles qui font référence dans le débat public, a
annoncé mercredi l’Agence pour l’emploi.

 

Le taux de chômage a chuté de 11,5% à 10,8% de
la population active. Il s’agit de la troisième baisse consécutive depuis le
mois de février.

 

“Le chômage a enregistré une baisse
particulièrement forte. Les créations d’emplois ont encore augmenté”, s’est
réjoui le président de l’Agence, Frank-Jürgen Weise.

 

“Nous vivons actuellement le plus fort repli du
chômage depuis des années. Ce qui est particulièrement encourageant, c’est
que le nombre de chômeurs de moins de 25 ans a reculé de 85.000 en mai sur
un an”, a renchéri le vice-chancelier social-démocrate et ministre du
Travail, Franz Müntefering.

 

En données corrigées des variations
saisonnières (CVS), que les économistes jugent plus représentatives de la
situation réelle du marché, le nombre de chômeurs a diminué de 30.000
personnes en mars. Le taux a reculé à 11% contre 11,3% en avril, une
performance bien meilleure que prévu.

 

Seul bémol dans ce tableau d’ensemble
encourageant: l’amélioration du mois de mai s’explique en partie par des
effets statistiques.

 

Traditionnellement, l’arrivée des beaux jours
donne lieu à des embauches massives dans certains secteurs comme le bâtiment
et les travaux publics. Ce mouvement a été repoussé cette année par le temps
très maussade en mars et en avril, reconnaît l’Agence pour l’emploi.

 

Heureusement, cet effet de rattrapage ne
justifie pas à lui seul le renouveau sur le front de l’emploi.

 

La dernière réforme du marché du travail, dite
“Hartz IV”, qui prévoit notamment un encadrement plus strict des demandeurs
d’emploi, commence à produire des effets, selon l’Agence pour l’emploi.

 

Et surtout, la croissance économique se
répercute progressivement sur le marché du travail. L’Allemagne a enregistré
une croissance de 0,4% au premier trimestre. Pour la première fois, la
consommation des ménages, traditionnel talon d’Achille de l’économie
allemande, a contribué à la progression du PIB.

 

Sur le seul mois de mai, les offres d’emplois
ont progressé de 19.000 en données CVS, calcule la Postbank.

 

L’impact positif de la reprise conjoncturelle
commence à se faire sentir un peu partout en zone euro. Selon des chiffres
publiés mardi, le chômage en France est revenu à son niveau le plus faible
depuis quatre ans en avril, avec 2,262 millions de demandeurs d’emploi, soit
9,3% de la population active.

 

“Même si les chiffres mensuels ne sont pas
toujours fiables, la tendance générale est très encourageante”, jugeait
Holger Schmieding, économiste à la Bank of America.

 

“Après l’envolée du moral des chefs
d’entreprises à un plus haut depuis quinze ans et une reprise encourageante
du moral des ménages, longtemps déprimé, les données réelles suivent enfin
en Allemagne (…) Dans la mesure où le marché du travail et la consommation
embrayent enfin sur la hausse des exportations et de l’investissement
industriel, la croissance allemande est maintenant autonome”, ajoutait-t-il.

 

“Il y a une certaine amélioration sur le marché
du travail”, reconnaissait également Edward Teather d’UBS. Mais la baisse du
chômage sur un an prouve que la récente réforme du marché du travail a déjà
produit une bonne partie des effets escomptés, mettait-il en garde. Le recul
du chômage pourrait bien ralentir dans les prochains mois.

 

 

 

© AFP 2006

photo : Martin Oeser