La vision de Chakib Nouira pour la BIAT

 

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biat.jpgLa BIAT qui s’implante en
Algérie, une action BIAT qui fait l’objet de convoitises à la
Bourse, une augmentation du capital de la BIAT, un des plus grands groupes
tunisiens (Mabrouk en l’occurrence) qui lorgne 15% du capital de la

BIAT
(il
en est à plus de 12% actuellement).

La première banque privée est, sans aucun doute, dans un tournant historique
de son parcours. Face à la concurrence internationale qui s’installe, la
banque présidée par Chakib Nouira ne compte pas rater.
Contrairement à d’autres banques tunisiennes, elle se prépare pour
l’avenir, elle prépare sa clientèle pour cet avenir et essaie de rassurer
d’autres clients (plus actifs) en leur faisant savoir qu’ils peuvent compter
sur leur banque pour cet avenir.

M. Nouira a donné la semaine dernière deux interviews dans lesquelles il
parle de cette vision d’avenir, de la concurrence internationale qui
s’installe, de l’augmentation du capital (la première à l’Economiste
maghrébin
, la seconde à

Réalités
).

Sur la dynamique observée à la Bourse autour de son action, le président de
la BIAT explique cela par la démarche qualité et innovation suivie par
la banque en offrant des produits et des services au meilleur rapport
qualité/prix. «Cette démarche, dit M. Nouira, semble avoir renforcé
davantage le capital confiance dont bénéficie la BIAT auprès de ses
actionnaires et cela s’est naturellement reflété au niveau de la Bourse». Ce
qu’il fallait faire était tout simplement d’épouser l’air du temps au niveau
de la taille et des services.

Sur la présence internationale, M. Nouira rappelle à l’Economiste Maghrébin
que sa banque a toujours été une banque ouverte sur son environnement
extérieur, la preuve est que sa part de marché à l’international est plus
importante que sa part de marché globale ! La stratégie étant de consolider
cette activité en accompagnant les entreprises tunisiennes qui s’installent
un peu partout en Europe et au Maghreb. «On se sent presque poussé à le
faire, dit-il à ce propos, dès lors que nos entreprises elles-mêmes
s’internationalisent». Ces projets d’implantation auront lieu en Algérie et
en Libye et la banque étudie actuellement les business plan pour ces deux
marchés et éventuellement celui de l’Union européenne.

Sur la concurrence qui s’installe, M. Chakib Nouira a déclaré se réjouir de
voir le consortium Ettijari Wafa Bank Santander prendre le contrôle de la
Banque du Sud. Il n’hésite pas à offrir une fleur aux banques marocaines qui
ont eu la chance, avant nous, de se regrouper et de se donner les moyens
d’une politique internationale plus agressive que la nôtre. Rassurant, M. Nouira déclare que l’on n’est pas loin cependant et qu’on suit de près les
Marocains et que cette tendance est positive puisqu’il s’est créé dans le
Maghreb trois ou quatre grandes banques maghrébines qui opèrent dans
plusieurs pays de l’UMA, ce qui est une source de satisfaction pour tous.

Peut-on un jour concevoir une sorte de fusion/acquisition entre banques
tunisiennes ? A cette question posée par l’Economiste Maghrébin, M. Nouira a
répondu qu’il ne faut jamais insulter l’avenir car les banques marocaines
Ettijari et Wafa n’avaient pas en tête six mois plus tôt la fusion de leurs deux
banques. Des regroupements du même type pourraient avoir lieu donc en
Tunisie et il s’agira là d’une bonne affaire pour le secteur bancaire et
pour l’économie tunisienne.

Il s’interrogera plus loin sur ce qui peut empêcher les banques tunisiennes
de faire aussi bien que les entreprises performantes ou que l’économie. «Je
ne vois pas pourquoi les banques tunisiennes ne seraient pas comme notre
pays qui est un bon champion de l’export ou comme nos entreprises qui ont un
petit marché et qui ne se sont développées que grâce à une compétitivité à
l’échelle internationale», a-t-il dit, déclarant être convaincu que les
banques tunisiennes pourront également participer à cette
internationalisation et briller ailleurs qu’en Tunisie.

Concernant l’augmentation du capital de la banque, prévue pour les jours à venir,
M. Nouira a déclaré que l’on a étudié les besoins en capital concernant le
plan de développement (interne et investissements extérieurs).
L’augmentation de 50 millions de dinars avec une prime d’émission serait
attractive pour les actionnaires, a-t-on étudié du côté de la BIAT, et
portera ainsi le capital nominal à 170 millions de dinars. Cette
augmentation, outre le plan de développement, améliorera les fondamentaux de
la banque et assurera une rémunération convenable des actionnaires.
 


R.B.H.