Hausse des prix du gaz en France à partir du 1er mai

Par : Autres

 

Hausse des prix du gaz en
France à partir du 1er mai

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Aparté entre le
ministre délégué à l’Industrie François Loos (d) et le ministre de
l’Economie Thierry Breton, le 28 septembre 2005 à Paris

Les tarifs du gaz augmentent à compter du 1er
mai 2006 “de 0,21 centime par kilowatt/heure”, soit 5,8% selon un arrêté
publié samedi au Journal officiel.

 

Le gouvernement a finalement donné son feu vert
samedi à une dernière hausse des prix du gaz avant l’élection
présidentielle, en la limitant à 5,8% malgré la pression de Gaz de France et
de la Commission de régulation de l’énergie (CRE). Cette augmentation des
prix du gaz a pris du retard puisqu’elle devait avoir lieu le 1er avril.

 

Quelque 11 millions de clients particuliers
abonnés au gaz sont concernés.

 

Le chiffre de 5,8% avait été recommandé par une
commission indépendante chargée de réfléchir à l’évolution des tarifs du
gaz. La précédente hausse des tarifs du gaz remonte au 1er novembre 2005.
L’augmentation de 12% avait toutefois été atténuée pour les cinq mois
d’hiver par divers gestes commerciaux, réduisant au final l’augmentation
pour les ménages à 3,8% en moyenne jusqu’à fin mars.

 

La hausse de novembre avait été justifiée par
l’envolée du coût du gaz, conséquence directe de la flambée continue du prix
du pétrole, et faisait suite à une précédente hausse de 2,6% en septembre et
de 4% en juillet.

 

Le groupe Gaz de France, détenu à 80% par
l’Etat, avait pourtant sollicité une hausse beaucoup plus importante, de
8,1%.

 

GDF estime que le chiffre de 5,8% ne prend pas
en compte la hausse des coûts “hors approvisionnement”, pourtant prévue par
un arrêté de juin 2005, et se contente de répercuter la hausse des prix des
matières premières.

 

La CRE semble du même avis, car elle explique,
dans un avis paru aussi samedi au Journal officiel, que cette hausse “ne
répercute pas intégralement l’évolution des coûts d’approvisionnement de Gaz
de France” et recommande une hausse de 6,2%.

 

En outre, la CRE estime que l’arrêté publié
samedi “supprime la règle d’évolution périodique des tarifs de Gaz de France
établie par l’arrêté du 16 juin 2005” et donc “diminue la transparence et la
visiblité du dispositif pour les fournisseurs et les clients”.

 

L’arrêté de juin 2005 prévoyait une
augmentation des prix du gaz le 1er juillet 2005, le 1er novembre 2005, puis
tous les trois mois à compter du 1er janvier 2006.

 

Cette décision visait à donner aux
investisseurs plus de visibilité sur la réglementation tarifaire compte tenu
de l’entrée en bourse de GDF l’été 2005.

 

Mais le 21 mars, les ministres de l’Economie
Thierry Breton et de l’Industrie François Loos avaient souhaité “engager
rapidement” la mise en place d’une nouvelle méthode tarifaire, fondée “sur
l’appréciation directe par la CRE de l’évolution des coûts
d’approvisionnement en gaz”.

 

Dans ce cadre, la révision des prix
interviendrait chaque année au 1er juillet, et non tous les trimestres.

 

Si bien que, sauf si le gouvernement modifie à
nouveau la donne, l’augmentation du 1er mai sera la dernière avant
l’élection présidentielle puisque la prochaine n’aura lieu que le 1er
juillet 2007, date de l’ouverture du marché de l’énergie à la concurrence
pour les particuliers.

 

De leur côté les administrateurs CGT de GDF ont
demandé au PDG de l’entreprise de leur fournir le montant des coûts
d’approvisionnement en gaz afin de pouvoir “connaître la réalité en matière
tarifaire”.

 

Pour atténuer l’effet de cette hausse pour les
consommateurs, l’association de consommateurs CLCV (Consommation, logement
et cadre de vie) a demandé, elle, qu’une TVA réduite soit appliquée aux prix
du gaz.

 

 

 

© AFP 2006

Photo : Jacques Demarthon