Ordre des Experts comptables de Tunisie : Le nouveau conseil veut révolutionner la profession

 

Ordre des Experts comptables de Tunisie

___________________________________

Par

Moncef
MAHROUG

 


oect2.jpgDirigé par Salah Dhibi, le
nouveau conseil de l’Ordre des Experts-comptables de Tunisie. Son plan
d’action 2006-2008 vise tout simplement à métamorphoser la profession
d’expert comptable.

Les membres u nouveau conseil de l’Ordre des Experts-Comptables de Tunisie (O.E.C.T.),
dirigé par M. Salah Dhibi, ont été reçus, jeudi 6 avril par M. Mohamed
Rachid Kechiche, ministre des Finances. A cette occasion, le ministre a
recommandé aux experts-comptables d’œuvrer à améliorer le système comptable
en Tunisie, tant au niveau de la comptabilisation que de la révision, à
développer la télédéclaration -pour eux-mêmes et pour leurs clients- et l’externatilisation.

Des actions vers lesquelles tend le «Plan d’action» 2006-2008 de la nouvelle
équipe de l’O.E.C.T., qui a été présenté au ministre des Finances. Ce plan
est articulé autour de cinq objectifs : «extension du champ d’intervention
de l’expert-comptable», «renforcement de la profession auprès des instances
nationales», ainsi que de sa présence sur le plan international, «mise en
place d’un plan global de formation et d’assistance aux jeunes
experts-comptables» et «réorganisation de la structure de l’OECT et la
réforme de certains textes régissant la profession».

L’extension du champ d’intervention devrait se faire de trois manières :
systématisation de l’audit parmi les collectivités locales et les
associations et dans les affaires d’arbitrage, mise en oeuvre d’une action
d’information-vulgarisation mettant en exergue les compétences de l’expert
en matière fiscale, d’évaluation et de droit des sociétés, et réservation de
«certaines missions d’expertise judiciaire aux membres de l’ordre» (révision
des comptes des affaires dépassant 300.000 dinars tunisiens, diagnostic des
entreprises en difficulté et élaboration des plans de redressement).

Pour renforcer «la profession auprès des instances nationales», l’Ordre
prévoit de militer pour «instaurer le monopole de l’audit» pour ses membres,
«s’impliquer davantage dans le débat économique et financier», mettre en
place une cellule-relais chargée de la concertation et de dialogue avec le
conseil «au sein de chaque ministère en relation avec notre profession»,
arrêter avec les autorités «une procédure spécifique de convocation, de
réunion et d’audience des professionnels» et «organiser des manifestations
concernant des thèmes d’intérêt général».

Pour le nouveau conseil, la consolidation de la présence de la profession
sur le plan international passe notamment par l’organisation de
manifestations sur des sujets d’actualité (outsourcing, offshoring,
essaimage, investissements et capital-risque), la dynamisation-reforcement
des relations de l’Ordre avec les unions des experts arabes, maghrébins,
européens et américains.

Un des trois axes les plus importants -avec ceux concernant l’extension du
champ d’intervention de l’expert et la réforme de l’OECT-, la mise en place
d’un plan global de formation et d’assistance aux jeunes experts-comptables
fait à elle seule l’objet d’un véritable plan dans le plan d’action. Les
actions qui y sont inscrites vont -concernant le volet assistance- de la
conclusion de conventions avec des fournisseurs de matériel informatique
-pour permettre aux experts de s’informatiser «facilement et aux meilleures
conditions »- à la création au sein de l’OECT d’une cellule d’assistance aux
jeunes experts-comptables, en passant par la mise à la disposition des
professionnels d’outils (applications d’audit, gestion électronique des
dossiers, guide pratique d’audit, mise en place au siège de l’OECT d’une
équipe informatique pour en supporter les différentes activités et «offrir
aux professionnels la possibilité d’externaliser leurs activités
informatiques) leur permettant d’améliorer leur efficience, la mise en place
d’une assistance aux jeunes experts lors des appels d’offres relatifs à
l’audit des entreprises publiques et le lancement d’une étude sur
l’intégration de ces jeunes et leurs plans de carrière dans les cabinets
d’accueil.

Toujours en rapport avec la formation-assistance, le nouveau conseil accorde
une place importante à la qualité des prestations de ses membres et prévoit
à cet effet la mise en place d’une «équipe permanente de contrôle de la
qualité, composée de managers et de partenaires de cabinets», ainsi que la
conduite d’«enquêtes auprès des entreprises et des instances et autorités
nationales» ayant la même finalité.

Sur la formation, enfin, le conseil a l’intention d’oeuvrer à l’instauration
d’un «budget temps minimum obligatoire de formation des professionnels».

Pour réorganiser l’OECT, le nouveau conseil prévoit en particulier
d’«instaurer la direction par objectifs» et d’«évaluer périodiquement les
réalisations», afin de respecter le programme et le timing, de mettre en
place «des mécanismes de concertation et d’asseoir une gestion collégiale et
participative des affaires de la profession», et de créer un «comité des
sages, composé d’ex-présidents et de figure notoires de la profession afin
d’orienter le conseil sur toutes les questions stratégiques».