Les dessous de l’Internet gratuit !

Par : Autres
 

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Officiellement ou officieusement, des centaines voire des milliers de Tunisiens (notamment les jeunes parmi eux) se connectent aujourd’hui avec un login et mot de passe obtenu gratuitement. Mots de passe que le fournisseur de services Internet (FSI) laisse circuler sciemment ou qu’il communique officiellement dans le cadre d’une stratégie commerciale bien réfléchie.

Ces mots de passe permettent à leurs utilisateurs de surfer librement sur le web sans devoir souscrire d’abonnement avec une connexion RTC classique. Le FSI y gagne puisque il
bénéficie d’une ristourne que lui verse l’opérateur fixe Tunisie Télécom (une ristourne qui atteint les 30%) pour toutes les connexions réalisées et facturées à l’abonné.

Cela dit, on remarque une incroyable lenteur dans ces connexions comparativement aux connexions ADSL (incomparable à vrai dire) et les connexions RTC payées. A la recherche d’une réponse, on obtient celle-ci
et qui est fourni par une source de l’intérieur de l’un des FSI.
Ainsi «La bande passante est partagée par l’ensemble de ceux qui se connectent sur nos lignes. Afin de décongestionner la bande à certains moments de la journée, nous avons mis en place des logiciels qui détectent les abonnés gratuits et les placent tous ensemble sur une petite partie de la bande passante pour libérer le maximum d’espace à ceux qui paient leurs abonnements», nous dit
notre source.

Schématiquement, ceux qui paient se partagent 70% (ou plus ou moins, on ignore le pourcentage exact) de la bande passante alors que ceux qui ne paient pas devront se contenter
du slde. Ceci a au moins un triple effet bénéfice pour le FSI :

• Les abonnés payants peuvent être satisfaits de la qualité de leur connexion, ce qui permet une fidélisation facile ensuite.
• Les abonnés gratuits restent plus longtemps connectés (puisque le téléchargement des pages
est lent), ce qui alourdit leur redevance télécoms et, de facto, la ristourne au profit du FSI.
• La lente connexion d’un abonnement gratuit comparée à celle plus rapide de l’abonnement payant incite l’utilisateur à réfléchir et à aller payer son abonnement en bonne et due forme (ou bien acheter une carte d’accès prépayée), ce qui lui revient, finalement, moins cher puisqu’il pourra rester moins longtemps connecté,
la connexion étant plus rapide.

C’est une énième preuve de l’adage : «le gratuit coûte toujours plus cher !».

 


R.B.H.