INTERVIEW : Abdelmajid Ben Hamadou

Par : Autres

Abdelmajid Ben Hamadou : Président de la Chambre Nationale des Conseillers
en Exportation

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hamadou01102005.gifDans le cadre du développement d’une expertise tunisienne capable de prêter
main forte au tissu productif tunisien de biens et de services, pour
promouvoir ses exportations, et l’accompagner efficacement sur les marchés
extérieurs, toute une législation a été promulguée pour encourager le
nouveau corps de métier de Conseillers en Exportation, par la loi 37/99 du 3
Mai 1999.

A l’origine ces conseillers en
Exportation furent désignés par un décret du Ministre du Commerce, jusqu’à
Juillet 2001, date à laquelle l’activité du Conseiller est devenue régie par
un cahier de charges dans le cadre de la libéralisation de l’économie
tunisienne et la suppression des agréments.

Par ailleurs dans le souci de
mieux encadrer ces conseillers, une Chambre Nationale des Conseillers en
Exportation relevant de l’UTICA. Elle est présidée actuellement par M.
Abdelmajid Ben Hamadou. La Tunisie Economique a voulu en savoir un peu plus
sur ce corps, en sachant que l’orientation de plus en plus franche du pays
vers l’économie de marché impose de substituer aux organismes publics
d’encadrement du commerce extérieur des institutions privées ou encore de
passer progressivement le relais au secteur privé pour l’encadrement des
entreprises exportatrices en procédant à une répartition plus précise des
tâches entre les différents intervenants exerçant un rôle dans l’assistance
des opérateurs économiques. M. Ben Hamadou a donc bien voulu répondre aux
quelques questions que nous lui avons posées portant principalement sur les
attributions que ce nouveau corps est appelé à jouer dans l’avenir en
matière de consolidation du tissu économique du conseil à l’export. M. Ben
Hamadou auquel nous cédons tout de suite la parole avait exercé auparavant
en tant que dirigeant d’une société de commerce international Tunisia Saoudi
Trading filiale de la STUSID et spécialisée dans les pays maghrébins et du
Moyen Orient, il a été formé à l’Institut des Hautes Etudes Commerciales (IHEC)
et a suivi des études de troisième cycle à l’Université d’Oregon aux
Etats-Unis avec une spécialisation en ” International Business Marketing and
Finance”.

Ecoutons-le :

 

M. Abdelmajid
Ben Hamadou, Pouvez-vous nous préciser pour commencer le cadre juridique
actuel de la création du corps de conseillers à l’export ?

 

La décision de création de ce
nouveau corps de métier remonte à une décision du Conseil Supérieur de
l’Exportation, dans sa seconde session le 20 février 1998. Pour mettre en
pratique cette décision, la loi 99/37 du 3 Mai 1999, a été spécialement
promulguée pour régir l’activité du Conseillers en Exportation. Pour tenir
compte des nouvelles conditions de libéralisation de l’économie tunisiennes,
un cahier de charges a été instauré le 26 Juillet 2001 pour réglementer
davantage l’activité du Conseiller en Exportation suite à l’arrêté du
Ministre du Commerce du 26 juillet 2001. …

 

Comment
faites-vous la différentiation entre le rôle joué par un organisme public
d’encadrement à l’exportation comme le CEPEX et celui du conseiller à
l’export ?


La Tunisie a toujours été pionnière sur le plan de l’imagination de
nouvelles structures, nouveaux mécanismes de soutien, guichets unique.. etc.
La création de ce corps spécialisé est une illustration de cette politique
avant-gardiste. En fait, le Conseiller en Exportation est devenu le bras
droit du CEPEX, du FAMEX, de la COTUNACE et plus précisément de l’entreprise
exportatrice de biens et de services. …

 

De la même
manière, pouvez-vous nous en dire davantage sur les actions passées,
présentes et futures engagées ou sur le point de l’être dans le cadre du
FAMEX (I & II) ?

 

La création de ce nouveau corps
d’expertises en exportation et en développement à l’international de
l’activité de l’entreprise a coïncidé avec le lancement du PDE I et du FAMEX.
Cette heureuse coïncidence a permis au Conseiller en Exportation d’offrir
ses services à l’entreprise famexée et de se placer en tant que véhicule et
structure adéquate qui lui fait gagner du temps et de l’argent.

 

Une étude d’évaluation du rôle
du Conseiller en Exportation en durant le FAMEX I a démontré son importante
contribution dans la réalisation de ce programme. Il faut reconnaître que
cette expertise est encore jeune et qu’elle fait face à plusieurs défis qui
concernent la qualité de ses prestations, les moyens dont il doit disposer
pour s’informer, assister efficacement, et en un mot offrir des prestations
en mesure de répondre aux multiples attentes de l’entreprise exportatrice et
aux défis majeurs de l’exportation. C’est la raison pour laquelle de
nouvelles formes d’intervention sont à envisager dans le cadre du FAMEX II,
impliquant une concentration des efforts vers le travail de groupes,
l’assistance à intégrer des circuits de distribution à l’étranger et à
l’implantation à étranger de nos entreprises.. etc.

 

Il faut reconnaître que ce corps
présente encore une grande diversité en raison de l’origine et de la qualité
de chaque expert et du degré de sa performance sur le terrain. Les
programmes de formation des formateurs, les expériences sur le terrain, la
collaboration entre Conseillers, l’introduction de programmes de
réglementation de la professions et de certification, sont des facteurs qui
rapprocheront les méthodes de travail des Conseillers travail et leur
apporteraient le crédit requis auprès de l’entreprise.

 

Certains cabinets de Conseillers
en Exportation sont arrivés à mener des actions spécifiques réussies sur les
marchés extérieurs pour le compte de groupes d’entreprises, ou dans le cadre
d’appels d’offres internationaux financés par la Banque Mondiale ou par
d’autres institutions tunisiennes et internationales (CEPEX/FAMEX/FOPRODEX,API,
APIA. UTICA, GTZ… etc.).

 

 


Interview réalisé par Hatem KAROUI

( Source :
La Tunisie Econoomique – Juillet 2005)