Systèmes d’information : Une maison

Par : Autres

Systèmes d’information

Par
Maryam OMAR


La parabole était à ce point évidente et profondément significative que nous
n’avons pas hésité à motiver l’un des lecteurs de WebManagerCenter qui
critiquait ce qu’il nomme «le phénomène dangereux de la fragmentation et de
l’éparpillement» des systèmes d’informations dans les grandes entreprises,
par opposition à l’intégration et à la cohérence. «Cette logique revient à
construire une maison en confiant la réalisation de chaque chambre à un
entrepreneur différent. Et le pire est de le faire sans architecture de
référence claire et précise, sans architecture fonctionnelle (référentiel)
bien définie… De plus, nous ne sommes pas du tout sûrs que tous les
entrepreneurs utiliseront les mêmes matériaux… Je vous laisse imaginer les
résultats !», schématise-t-il.

Mais les choses ne sont pas aussi simples, n’est-ce pas ? Il reconnaît
d’ailleurs avec nous que la logique de la procédure actuelle dans l’octroi
des marchés publics se veut positiviste et ouvre donc la porte à tout le
monde.

Néanmoins, il nous faut rappeler un exemple qui est de notoriété publique
dans le secteur de la programmation informatique sur le plan international.
Il intéresse les multinationales qui créent les applicatifs de toutes sortes
: traitement de texte, navigateur Internet, interfaces d’ordinateur, système
de gestion de base de données… Ces multinationales gérées aux standards de
management les plus rigoureux, réduisent leurs coûts en impliquant des
programmeurs des quatre coins du monde (un Indien ou un Tunisien est payé
moins cher qu’un Américain ou un Allemand). Et vous vous trouvez en
définitive devant un programme dont telle ressource a été construite en
Chine, telle autre en Estonie, une autre en Afrique du Sud… et c’est là que
commencent les problèmes. Pour faire court, disons que cette pluralité
produit des antagonismes pas toujours aisés à niveler et c’est ainsi que
tous les programmes sur le marché sont, plus ou moins, entachés de bugs.

La moralité de l’histoire, c’est que la meilleure cohérence d’un système ne
peut être atteinte que par la meilleure intégration de ses facteurs de
construction. Et ce qui vaut pour les applicatifs de haut vol, vaut
également pour la réalisation des systèmes d’informations des grandes
entreprises tunisiennes. Une maison : un architecte !
 

15- 03 – 2005 ::
07:00

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