Sotrapil et British Gaz Tunisie : Une hypothèse montée en info

Par : Autres

    

Sotrapil et British Gaz Tunisie : Une hypothèse
montée en info

  

Management &
Nouvelles Technologies – Magazine
On-Line : 19-05-2003 à
18:00

 

Le 1er avril 2003, la SOTRAPIL
annonçait avoir été sollicitée par British Gaz en vue d’examiner une
possibilité de partenariat concernant le transport par pipeline du condensât
issu de son gisement «Miskar» à Nafta vers Skhira d’où ce produit est
exporté. Après un échange d’écrits, le Président Directeur Général de la
SOTRAPIL a reçu Monsieur Howard Ross Commercial Manager de B.G Group le
jeudi 27 Mars courant dans ce cadre.

Il faut rappeler ici que le transport de ce produit entre l’usine de
traitement British Gaz et le port pétrolier de la Skhira se fait par camions
avec tout ce que cela comporte comme risques (environnement et de sécurité
sur la route) et charges conséquentes à ce mode de transport. C’est
l’annonce depuis février du démarrage de la mission d’exécution
d’engineering de détail et de supervision des travaux du projet « Skhira-Le
Sahel » qui a incité British Gaz à envisager le transport de ses volumes de
condensât en recourant à une société spécialisée dans le transport des
hydrocarbures par pipelines.

Fait important, l’annonce était faite dans un moment où le cours de l’action
de l’entreprise était plutôt à la baisse. Sotrapil a en effet débuté l’année
2001 à 18,5 DT et vite dépassé, dans un laps de temps n’excédant pas les
vingt jours, les 28 DT. Cette place, l’action Sotrapil ne la tiendra pas
longtemps. Très vite et dès le début mai 2001, elle chute au dessous de 20
DT et termine l’année à moins de 15 DT. L’année suivante, 2002, la carrière
de l’action sur la cote de la bourse se déroulera en dents de scie et se
terminera à 11,840 DT.

Fait tout aussi important, le 1er avril 2003 à l’annonce de ce qui se
révèlera par la suite n’être qu’une hypothèse de coopération, l’action
Sotrapil avait péniblement remonté à 12,7 DT. Indéniablement, l’annonce d’un
possible contrat avec British Gaz aura de l’effet auprès des investisseurs
et épargnants tunisiens. Très vite l’action gagne quatre dinars et clôture
la séance du 7 mai à 16 DT.
 

sotrapilg.gif

Durant tout le mois d’avril, et Jusqu’au dernier moment, la Sotrapil restera
silencieuse sur les développements de la lettre qu’elle avait pourtant reçu
depuis le 25 mars de la firme anglaise B.G. Beaucoup d’eau avait
certainement coulé sous le pont alors que même le mutisme de GB aurait été
un fait important à faire connaître au public des actionnaires de la
Sotrapil. Ceci, sans oublier de noter que cette dernière n’a jamais fait
entendre à ses actionnaires qu’elle n’était pas la seule entreprise à
recevoir cette lettre.

Il faudra attendre le 8 mai pour que British Gaz se décide elle-même à
mettre fin à cet épisode qui est pourtant resté accroché, pendant plus d’un
mois, au dos des actionnaires.

Le 7 mai 2003, British Gaz sort enfin le communiqué qui mettra fin à
l’information officielle de la Sotrapil. L’entreprise anglaise y répond,
comme elle le précise “aux divers communiqués parus à la Bourse de Tunis
et sur les colonnes de certains journaux tunisiens
” et que la Sotrapil
avait envoyé aux journaux et bâtit autour tout un plan de communication.

Dans son communiqué, British Gas Tunisia Limited précise que c’est ” dans
le cadre de son programme d’investissement en Tunisie qu’elle est en train
d’étudier la possibilité de construire un pipeline pour le transport de son
condensât à partir de son usine située à Nafta
(21 km au sud de Sfax)
jusqu’au port de la Skhira
“.

Elle y précise, enfin, qu’elle a tenu des réunions “avec plusieurs
sociétés du secteur énergétique afin de s’informer sur les moyens de
transport du pétrole brut dans le pays
“. L’information est de taille et
sonne comme un démentit aux communiqués de la Sotrapil. Elle y ajoute
qu’elle ne faisait là qu’ “envisager les possibilités de coopération avec
les dites sociétés notamment pour résoudre les problèmes fonciers liés au
passage du pipe
“, que les réunions “étaient à leur stade exploratoire
et préliminaire et ne peuvent en aucun cas être considérés comme étant un
recours à quiconque
“.

Reste à savoir qui payera le prix de cette info et qui dédommagera les
actionnaires qui ont acheté au prix fort sur la foi de cette information
donnée par la direction générale de la Sotrapil et qui s’avère n’être qu’une
hypothèse. La communication financière a certes du bon. Elle a aussi des
règles. Qui les fera respecter ? Pour toute réponse, la Sotrapil se limite
pourtant le 8 mai 2003, à renvoyer le fax reçu de British Gaz à l’AIB
(L’association des intermédiaires en bourse)!

 

19-05-2003


Khaled
BOUMIZA