La sélection tunisienne entame mardi sa campagne en Coupe d’Afrique des Nations CAN-2025, prévue du 21 décembre au 18 janvier au Maroc, avec l’ambition d’exorciser le spectre des éliminations précoces, et de se lancer à la reconquête d’un sacre continental qui lui échappe depuis plus de vingt ans.

Après l’épopée de 2004 et le triomphe obtenu à domicile face au Maroc, qui fut le seul titre continental de l’histoire du football tunisien, les résultats du Onze national n’ont que rarement répondu aux espérances.

Finaliste des éditions 1965 et 1996, la Tunisie doit relever un défi de taille: briguer le titre tout en proposant des performances à la hauteur des attentes du public, encore marquées par le récent revers à la Coupe arabe FIFA Qatar-2025, et la sortie prématurée à la dernière CAN en Côte d’Ivoire (2023).

Les Aigles de Carthage n’ont atteint le dernier carré qu’en 2019 en Égypte, enregistrant en revanche trois éliminations dès le premier tour (2010, 2013 et 2023), et six quarts de finale (2006, 2008, 2012, 2015, 2017 et 2021).

Forte de sa constance, avec un record africain de 17 apparitions consécutives en phase finale et 22 participations au total, la Tunisie aborde la CAN-2025 avec confiance et détermination.

Sa préparation a cependant été perturbée par une performance en demi-teinte lors de la Coupe arabe, où elle a été privée de plusieurs titulaires, ce qui a obligé le staff technique à réaménager le programme initialement prévu à Doha au profit d’un stage à Tabarka, afin de renforcer la cohésion du groupe et peaufiner la condition physique des joueurs.

Le sélectionneur Sami Trabelsi a retenu une équipe homogène, autour des cadres Montassar Talbi, Dylan Bronn, Ali Abdi, Ellyes Skhiri, Hannibal Mejbri, Ferjani Sassi et Naïm Sliti, complétés par des joueurs ayant livré de bonnes prestations en Coupe arabe, tels que Houssem Tka, Ismaël Gharbi et le vétéran Ali Maâloul.

Actuellement 40es mondiaux et 6es africains, les Aigles de Carthage s’engagent dans la compétition dans un climat mêlant prudence et optimisme, au regard des résultats contrastés de ces derniers mois.

Le nul face au Brésil lors de la fenêtre de novembre (1-1) avait boosté le capital confiance des hommes de Sami Trabelsi, avant que la Coupe arabe ne freine cet élan, d’autant que le groupe C s’annonce relevé avec le Nigéria, l’Ouganda et la Tanzanie.

Sur le plan tactique, la formation tunisienne devrait évoluer en 3-5-2 avec Aymen Dahmen dans les buts, Talbi, Bronn et Meriah en défense centrale, et Valery et Abdi sur les flancs. Le milieu s’articulera probablement autour de Skhiri, Ben Romdhane et Mejbri, tandis que Mastouri et Saâd ont de grandes chances de mener la ligne offensive.

Les coequipiers de Talbi ouvriront leur joute le 23 décembre face à l’Ouganda (21h00), un match crucial pour démarrer le tournoi sur une note positive et chasser le signe indien des matches d’ouverture, perdus face à la Namibie et au Mali (0-1) lors des deux dernières CAN.

Conduites par le Belge Paul Put, les Grues pointent au 85e rang mondial et 17e africain ; et veulent, en tant que coorganisateurs de la prochaine CAN, faire bonne figure. Les coéquipiers du capitaine Khalid Aucho disputent leur huitième CAN, la dernière étant celle de 2019 en Egypte, et avec comme meilleur résultat une finale en 1978 et une 4e place en 1962.

La Tunisie affrontera ensuite le Nigéria, vice-champion d’Afrique, le 27 décembre à 21h00, dans un choc annoncé entre les deux favoris du groupe. Éliminés de façon inattendue des qualifications pour le Mondial 2026, les Super Eagles (38es mondiaux, 5es africains) visent une quatrième étoile continentale après celles de 1980, 1994 et 2013.

L’effectif convoqué par Éric Sékou Chelle compte six nouveaux joueurs et le retour de trois cadres récemment absents. Face à la redoutable attaque nigériane, emmenée par Ademola Lookman (Atalanta), Victor Osimhen (Galatasaray) et Samuel Chukwueze (Fulham), la Tunisie devra combiner rigueur défensive et efficacité offensive, et pourquoi pas rééditer l’exploit de la CAN-2021 où Youssef Msakni avait offert la qualification aux dépens du Nigéria.

La phase de groupes se terminera le 30 décembre contre la Tanzanie (17h00). Classée 112e mondiale et 27e africaine, la sélection des Taifa Stars (Les étoiles de la Nation en Swahili) disputera sa quatrième CAN, avec l’espoir de franchir pour la première fois le premier tour. Le coach argentin Miguel Gamondi s’appuie sur un collectif mêlant talents locaux (clubs de Simba, Young Africans, Azam) et éléments évoluant à l’étranger, dont Mbwana Samatta (Le Havre), Novatus Dismas (Göztepe) et Haji Mnoga (Salford City).

Faisant preuve de circonspection et de réalisme, et sans annoncer d’objectif précis, le sélectionneur national Sami Trabelsi a insisté sur la priorité de franchir le premier tour, avant d’aborder match par match la phase à élimination directe.

Les supporters tunisiens, attendus en nombre à Rabat et Fès, nourrissent l’espoir d’un retour dans le dernier carré, qui constituerait un tremplin moral avant le Mondial-2026, l’été prochain aux États-Unis, au Mexique et au Canada.