Dans un contexte de tension persistante sur les finances publiques, la Loi de finances 2026 réactive un outil classique de mobilisation des recettes : la régularisation encadrée des situations fiscales et douanières antérieures. L’objectif affiché est double : améliorer le rendement budgétaire à court terme et réduire un contentieux lourd, coûteux et souvent ancien.
Le texte autorise ainsi les personnes physiques et morales à régulariser des infractions fiscales ou douanières constatées avant le 31 décembre 2025. Cette possibilité est strictement encadrée et renvoie, pour ses modalités d’application, à des textes réglementaires. La logique retenue repose sur un principe simple : le paiement du principal dû en contrepartie d’un abandon partiel ou total des pénalités.
Désengorger le contentieux douanier
Sur le plan douanier, la Loi de finances 2026 ouvre la voie à la régularisation des infractions liées à l’importation ou à l’exportation de marchandises. Les opérateurs concernés doivent s’acquitter des droits et taxes exigibles, auxquels s’ajoute une amende forfaitaire. Les taux, plafonds et conditions de cette amende seront fixés par arrêté du ministre chargé des finances [à vérifier].
En contrepartie, les poursuites administratives et judiciaires engagées au titre de ces infractions sont abandonnées. Ce mécanisme vise à désengorger les tribunaux et les services douaniers, tout en permettant à l’État de sécuriser des recettes immédiates. Il s’inscrit dans une logique pragmatique, privilégiant le règlement financier des litiges anciens plutôt que leur prolongation contentieuse.
Lire aussi :
Une logique similaire en matière fiscale
La même approche prévaut en matière fiscale. Les contribuables disposant d’impôts, droits ou taxes impayés au titre de périodes antérieures à 2026 peuvent régulariser leur situation en s’acquittant du principal de l’impôt. Les pénalités de retard peuvent faire l’objet d’un abandon total ou partiel, selon des modalités qui seront précisées par décret, notamment en ce qui concerne les délais de paiement et les taux d’abattement applicables.
Pour l’administration fiscale, ce dispositif permet de récupérer des créances parfois anciennes, dont le recouvrement s’avère incertain. Pour les contribuables, il offre la possibilité de solder des situations complexes, souvent sources d’insécurité juridique et financière.
Un équilibre délicat
Les mécanismes de régularisation fiscale et douanière suscitent toutefois des débats récurrents. S’ils garantissent un rendement rapide, ils interrogent sur l’équité fiscale, en donnant parfois le sentiment que le non-respect des règles peut être régularisé a posteriori à moindre coût. Consciente de ces enjeux, la Loi de finances 2026 encadre ces dispositifs dans le temps et dans leur champ d’application, afin d’en limiter les effets pervers.
Au final, les mesures de régularisation prévues pour 2026 traduisent une volonté de concilier efficacité budgétaire et apaisement du climat fiscal. Elles s’inscrivent dans une stratégie de court terme, en attendant que des réformes structurelles, notamment la digitalisation des procédures et le renforcement du contrôle, produisent leurs effets à plus long terme.
EN BREF
- La Loi de finances 2026 rouvre des mécanismes de régularisation fiscale et douanière.
- Les infractions antérieures au 31 décembre 2025 sont concernées.
- Paiement du principal exigé, avec abandon partiel ou total des pénalités.
- Régularisation douanière assortie d’une amende forfaitaire.
- Objectif : recettes rapides et réduction du contentieux.


