Au total, 460 édifices et monuments historiques sont aujourd’hui menacés d’effondrement en Tunisie, dont 80 monuments classés et protégés, soit 17 % des monuments classés, selon des chiffres révélés mardi lors d’une journée d’étude organisée au siège du ministère des Affaires culturelles.
Ces données, issues d’un recensement réalisé entre décembre 2023 et décembre 2024 par l’Institut national du patrimoine (INP), ont été présentées lors de cette rencontre intitulée « Vers l’instauration d’une approche participative pour la protection des édifices archéologiques et historiques menacés d’effondrement ».
Dans une intervention d’ouverture, la directrice de la conservation et de la valorisation du patrimoine au ministère des Affaires culturelles, Samia Hammami, a souligné que cette journée visait à poser les bases de mécanismes de travail participatifs entre les différents acteurs du secteur, face à la multiplicité des textes juridiques et au chevauchement des compétences en matière de sauvegarde du patrimoine, citant notamment la loi n°33 de 2024 relative aux bâtiments menaçant ruine.
Les participants, parmi lesquels la directrice générale du patrimoine, Chiraz Saïd, des représentants de l’INP, du ministère de l’Équipement et de l’Habitat, de l’Ordre des architectes de Tunisie (OAT), de l’Office national de la protection civile (ONPC) et des experts judiciaires, ont également examiné les critères de classification des bâtiments archéologiques et historiques.
Les interventions techniques ont mis en évidence les principaux facteurs de dégradation, liés aux conditions naturelles et climatiques, mais aussi aux interventions humaines qui fragilisent les édifices et accélèrent leur détérioration.
Les intervenants ont enfin insisté sur la nécessité d’une coordination étroite entre les différentes structures concernées, estimant que la protection des édifices patrimoniaux menacés d’effondrement constitue un enjeu national qui engage l’ensemble des acteurs publics et de la société.


