Le ministre des Affaires religieuses, Ahmed Bouhali, a déclaré mardi que la protection de l’environnement et la sensibilisation à son importance ne sauraient relever d’un seul département, mais constituent une responsabilité partagée qui engage l’ensemble des citoyens et des institutions, en vue de jeter les bases d’une gouvernance environnementale bénéfique au service de l’être humain.
S’exprimant à l’occasion d’un colloque scientifique organisé par le ministère des Affaires religieuses sous le thème “L’islam, la gouvernance environnementale et les mécanismes de lutte contre la pollution”, le ministre a rappelé que la préservation de l’environnement est une préoccupation humaine fondamentale et l’une des valeurs prônées par l’islam. Il a insisté sur la nécessité de rappeler en permanence l’importance de cette question.
Le ministre a souligné que la protection de l’environnement repose sur un ensemble de valeurs qui lui confèrent une place centrale, notant rappelant que la sauvegarde de ses ressources est clairement énoncé dans de nombreux textes religieux. Il a ajouté que le défi civilisationnel majeur, aujourd’hui, réside dans la lutte contre la pollution, compte tenu des risques réels qu’elle fait peser sur la santé et la vie humaine.
De son côté, le président de l’Université de la Zitouna, Abdellatif Bouazizi, a indiqué que les versets coraniques relatifs à l’environnement sont plus nombreux que ceux traitant des actes cultuels.
Intervenant devant des spécialistes des sciences religieuses, des universitaires et des prédicateurs, il a appelé à prendre pleinement conscience de l’importance de la préservation de l’environnement et de la lutte contre toutes les formes de dégradation.
Il a plaidé pour que le reboisement intensif et le développement des ressources naturelles figurent parmi les priorités nationales, tout en soulignant la nécessité de relancer les campagnes de sensibilisation afin d’améliorer le comportement du citoyen tunisien, notamment en matière de recyclage des déchets.
Abdelatif Bouazizi a également exhorté les prédicateurs à renouveler le discours religieux sur cette thématique, estimant qu’il est impératif d’associer l’enseignement des pratiques cultuelles à l’éveil de la conscience environnementale, afin de diffuser cette culture auprès de toutes les composantes de la société.
Pour sa part, l’imam et prédicateur Samir Aouidet a insisté sur l’importance de renforcer le discours environnemental dans les mosquées et d’intégrer ces messages aux prêches du vendredi, en mettant l’accent sur les risques sanitaires de la pollution, devenue particulièrement alarmante en Tunisie.
Il a jugé inacceptable que 11 millions de sacs en plastique soient jetés dans la rue, estimant que le discours religieux, fondé sur des arguments théologiques et des hadiths du prophète, peut contribuer efficacement à réduire ce type de comportements.


