“Protéger la biodiversité nécessite une approche pangouvernementale et pansociétale fondée sur le partenariat et la collaboration”, a indiqué, jeudi, Mohamed Ali Ben Temessek, Directeur Général de la Banque nationale de gènes (BNG).
Ben Temessek qui intervenait, à la Cité des Sciences de Tunis, à un atelier de formation sur ” la protection de la Méditerranée et la gestion raisonnée des ressources marines”, organisé du 10 au 12 décembre 2025 par l’association “Africa 21” au profit de journalistes maghrébins, a rappelé que le Cadre mondial de la biodiversité de Kunming-Montréal, adopté lors de la 15e Conférence des parties sur la biodiversité (COP15), en décembre 2022, établit un plan d’action ambitieux en faveur d’un monde qui vivrait en harmonie avec la nature.
Ce cadre prévoit, entre autres, la conservation de 30 % des zones terrestres, des eaux intérieures et des zones côtières et marines et la restauration de 30 % des écosystèmes dégradés à l’horizon 2030.
Il plaide, selon Ben Temessek, en faveur d’un changement des paradigmes ayant conduit à la perte de la biodiversité. La société doit jouer, dans le cadre de ce changement transformateur, le rôle de gardienne de la biodiversité et d’acteur clé pour inverser la dégradation des écosystèmes, .
Son rôle (la société) implique, selon lui, une conscience des menaces qui pèsent sur la biodiversité, un engagement fort des communautés locales en faveur des écosystèmes, une adaptation des modes de consommation, des pratiques professionnelles durables respectant les équilibres naturels, un usage raisonné des ressources et un soutien des initiatives de préservation.
En Tunisie, le premier inventaire national de la biodiversité a révélé l’existence en Tunisie de plus de 7500 espèces tous milieux confondus (marin, terrestre…), à encore rappelé le responsable.
Sur la base de cet inventaire, a-t-il ajouté, des stratégies nationales de conservation ont été mises en place dans le cadre de la Convention sur la Diversité Biologique ratifiée par la Tunisie en mai 1993 et nous en sommes à la troisième stratégie 2020-2030.
Et de préciser “dans le cadre de ces stratégies des projets ont été engagés à travers notamment la mise en place d’un réseau d’aires protégées marines et terrestres, la réintroduction de certaines espèces disparues, la mise en œuvre de programmes de conservation et de sensibilisation… ».
“Un Registre National des Espèces Sauvages (REGNES) a été établi, ainsi qu’une liste rouge nationale des espèces avifaune et flore (Monocotylédones, les Ptéridos et les Gymnos) menacées et ce conformément aux normes de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN). Le travail se poursuit en collaboration avec l’UICN pour établir des listes rouges englobant toutes les espèces et les écosystèmes menacés afin d’éclairer et de catalyser les actions de leur conservation”.
Ben Temessek a, à ce titre, souligné que l’un des défis qui se posent aujourd’hui en Tunisie est celui de sensibiliser et d’habiliter les communautés locales à la conservation de la biodiversité, afin que les actions entreprises aient plus d’ancrage et d’efficacité.
Cet ancrage sociétal est également nécessaire, selon le DG de la BNG, pour la conservation des ressources génétiques qui constituent un pilier essentiel de la biodiversité et qui se trouvent fortement menacées aujourd’hui (menaces anthropiques et climatiques).


