La science participative est un levier principal de l’adaptation aux changements climatiques dans le bassin méditerranéen. En reliant science et société, la science participative pourra redéfinir les tendances de résilience, estime Monia El Bour, Présidente du comité C4 auprès de la CIESM et membre du comité de pilotage auprès du MedECC.

El Bour, qui intervenait à un atelier de formation sur “la protection de la méditerranée et la gestion raisonnée des ressources marines” organisé du 10 au 12 décembre 2025 par l’association “Africa 21”, en partenariat avec le Programme d’Appui aux Médias en Tunisie et la fondation Friedrrich-Ebert-Stiftung (Bureau Tunisie) au profit de journalistes maghrébins, a précisé que la science participative (ou citoyenne) est une démarche scientifique où le grand public (citoyens, société civile, journalistes, étudiants, pêcheurs…) collabore avec des chercheurs pour collecter des données et observer des phénomènes naturels, enrichissent les projets scientifiques.

“La science participative est aussi un outil puissant pour placer les points de vue, les perceptions et les expériences vécues des citoyens au cœur de la recherche”.

Et c’est grâce à cette connexion entre la science et la société, que l’adaptation aux changements climatiques pourrait être globale couvrant les dimensions climatique, socio économique, naturelle, institutionnelle et scientifique, a-t-elle ainsi considéré.

S’agissant du bassin de la Méditerranée, El Bour a rappelé qu’il s’agit de l’une des régions les plus exposées aux conséquences du dérèglement climatique. La méditerranée se réchauffe 20% plus vite que la moyenne. 986 espèces non indigènes y ont été recensées à cause de ce dérèglement, un taux qui figure parmi les taux d’invasion d’espèces exotiques les plus élevés au monde.

Elle a, à cet égard, estimé que les efforts d’adaptation à ce phénomène d’invasion doivent favoriser une logique de valorisation.

“Tout ce qui ressort de la mer est exploitable et valorisable, y compris même les espèces les plus toxiques et les plus invasives. Plutôt que d’être dans une logique de lutte contre des phénomènes tout à fait naturels générés par le dérèglement climatique, mieux vaut être dans une logique de valorisation qui transforme les menaces en opportunités” a-t-elle souligné.

A ce niveau, des collaborations entre les scientifiques et les pécheurs comme source d’information complémentaire sur les nouvelles tendances en matière de diversité des poissons et de fréquence relative pourrait être d’un grand apport pour analyser les nouvelles tendances et identifier les résolutions à mettre en place, a-t-elle indiqué.