La Commission du tourisme, de la culture, des services et de l’artisanat, relevant de l’Assemblée des représentants du peuple (ARP), a tenu, vendredi, une séance parlementaire conjointe avec la Commission de l’investissement et de la coopération internationale du Conseil national des régions et des districts (CNRD), consacrée à l’audition de la ministre des affaires culturelles, Amina Srarfi, au sujet du projet de budget du ministère pour l’année 2026.
La ministre a indiqué que les dépenses de gestion, d’investissement et des fonds de trésor du ministère pour l’exercice 2026 ont été fixées à 460,969 millions de dinars, contre 425,490 millions de dinars en 2025, soit une augmentation de 35,479 millions de dinars, correspondant à une hausse de 8 %, précisant que ces fonds représentent 0,73 % du budget de l’Etat.
Elle a, d’autre part, indiqué que la vision stratégique du ministère repose sur la volonté de faire de la culture un levier de développement et un facteur de cohésion sociale, dans le cadre d’une approche globale articulée autour de cinq grands volets : la valorisation économique, l’incitation et l’investissement ; la protection et la préservation du patrimoine ; la création et la participation communautaire ; le rayonnement culturel et artistique ainsi que la gouvernance et la modernisation administrative.
Concernant la valorisation économique, Amina Srarfi a souligné que le ministère œuvre à intégrer l’économie culturelle et créative dans le système productif national, afin d’augmenter la contribution des industries culturelles et créatives à environ 3 % du PIB. Elle a également annoncé l’augmentation du plafond de garantie accordé par le Fonds de garantie des industries culturelles (FGIC), passant de 90 000 dinars à 300 000 dinars, une mesure qui devrait permettre la création d’environ 200 start-up dans ce secteur.
S’agissant de la protection et de la sauvegarde du patrimoine, la ministre a précisé que le ministère poursuivra, en 2026, la mise en œuvre de plusieurs projets nationaux dans les domaines de la numérisation et de la protection technique des monuments et musées, parmi lesquels le projet d’auto-assurance des monuments, sites et musées, le projet de numérisation des archives nationales des arts plastiques, qui compte plus de 14 000 œuvres, ainsi que le projet de restauration et d’entretien des instruments de musique au Centre des musiques arabes et méditerranéennes (CMAM) “Ennejma Ezzahra” à Sidi Bou Saïd.
Pour ce qui est de la création et de la participation communautaire, la ministre a expliqué que son département s’emploie à développer le système de subvention publique aux projets culturels selon des critères de transparence et d’efficacité, tout en lançant des programmes destinés aux jeunes et aux catégories vulnérables, et en créant des centres locaux de créativité pour enfants.
Amina Srarfi a par ailleurs mentionné que le volet du rayonnement culturel vise à renforcer la présence de la culture tunisienne sur la scène internationale, à travers des plateformes numériques spécialisées et un soutien accru aux œuvres artistiques remarquables.
En ce qui concerne la gouvernance et la modernisation administrative, ce volet repose sur une série de réformes structurelles et institutionnelles, parmi lesquelles la création d’un Observatoire national du patrimoine, en tant que structure unique chargée de la gestion et de la valorisation du patrimoine matériel et immatériel, la restructuration de la Cité de la Culture afin d’en renforcer la flexibilité et l’efficacité, ainsi que la numérisation de la gestion des subventions publiques et le projet d’informatisation des bibliothèques publiques, dont l’achèvement est prévu en 2026.
La ministre des affaires culturelles a conclu en affirmant que le budget 2026 vise à soutenir l’économie culturelle nationale et à consolider la place de la culture comme pilier essentiel du développement global.


