La directrice générale du Fonds monétaire international (FMI), Kristalina Georgieva, a averti que l’incertitude est désormais la norme dans l’économie mondiale et qu’elle pourrait persister durablement. Son allocution a précédé les Assemblées annuelles du FMI et de la Banque mondiale prévues la semaine prochaine.
Contexte mondial complexe
Selon Mme Georgieva, l’économie mondiale est confrontée à des mutations géopolitiques, technologiques et démographiques profondes. Certaines régions voient leur population croître fortement, tandis que d’autres déclinent, et ces évolutions s’accompagnent de dommages environnementaux croissants. « Préparez-vous, l’incertitude est la nouvelle norme et elle n’est pas près de disparaître », a insisté la directrice du FMI.
Malgré ce climat, l’économie mondiale se comporte « mieux que ce que nous craignions, mais moins bien que ce qu’il nous faudrait », a-t-elle précisé. Le FMI prévoit une légère baisse de la croissance mondiale pour 2025 et 2026. Cette résilience repose sur quatre facteurs : des fondements publics solides, l’adaptabilité du secteur privé, des conséquences des droits de douane moins sévères que prévu et des conditions financières favorables, pour autant qu’elles se maintiennent.
Signes d’alerte et demande en or
Mme Georgieva a mis en garde contre des signes inquiétants. Elle a souligné la forte progression de la demande mondiale d’or, dont les avoirs monétaires représentent désormais plus d’un cinquième des réserves officielles mondiales. Ce phénomène reflète, selon elle, l’incertitude croissante et la recherche de valeurs refuges par les investisseurs.
Priorités et recommandations du FMI
La directrice du FMI a appelé les décideurs à créer des opportunités économiques pour les citoyens, en particulier les jeunes. Elle a présenté trois objectifs à moyen terme : rehausser durablement la croissance, assainir les finances publiques et corriger les déséquilibres internes et externes.
Elle a également encouragé les pays à réformer leurs réglementations pour soutenir l’esprit d’entreprise, avec des institutions solides et une gestion publique efficace. « Ce n’est pas le moment de se tirer une balle dans le pied, c’est le moment de mettre de l’ordre chez soi », a-t-elle affirmé.
Concernant les finances publiques, Mme Georgieva a rappelé que la dette mondiale pourrait dépasser 100 % du PIB d’ici 2029. Cette situation alourdit les paiements d’intérêts et réduit la capacité des États à absorber les chocs. Elle a conclu en insistant sur la nécessité d’union et de coordination internationale pour renforcer la résilience et accélérer la croissance mondiale.