L’UEFA a validé lundi, « à contre-cœur » et « à titre exceptionnel », la demande de la Liga espagnole et de la Serie A italienne d’organiser deux rencontres de championnat hors d’Europe. Une première mondiale, qui fait débat au sein du football européen.
Une décision sous contraintes
Dans un communiqué, le comité exécutif de l’instance européenne a confirmé avoir approuvé la tenue de Villarreal – FC Barcelone le 20 décembre à Miami et de AC Milan – Côme le 8 février 2026 à Perth, en Australie.
L’UEFA a toutefois rappelé « son opposition aux matches de ligue nationale disputés à l’étranger » et assuré vouloir « contribuer aux travaux de la FIFA » visant à fixer des règles plus précises sur ce sujet.
Le président Aleksander Ceferin a souligné que cette autorisation ne constituait pas un tournant mais une exception encadrée.
« Notre engagement est clair : protéger l’intégrité des ligues nationales et maintenir le football dans son environnement d’origine », a-t-il affirmé.
Un cadre réglementaire encore flou
Cette décision s’inscrit dans un contexte d’évolution réglementaire. Depuis mai, la FIFA révise ses dispositions interdisant la tenue de matches de championnat à l’étranger.
Ceferin avait déjà reconnu en septembre, dans une interview au journal Politico, que l’UEFA disposait d’une marge de manœuvre limitée tant que le nouveau cadre de la FIFA n’était pas finalisé.
Selon le communiqué de lundi, « le cadre réglementaire pertinent n’est pas suffisamment clair ni détaillé » pour permettre un refus ferme.
Entre intérêts économiques et tradition sportive
La Liga défend depuis plusieurs années l’idée de délocaliser certaines affiches, invoquant un levier de croissance et une stratégie de développement international.
De son côté, la Serie A justifie le déplacement du match Milan–Côme par un conflit de calendrier avec la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques d’hiver 2026.
Cette perspective a néanmoins suscité une forte opposition des associations de supporters, qui dénoncent une dérive commerciale au détriment de la proximité et de l’ancrage local du football européen.
L’UEFA, tout en cédant à la pression des clubs et des diffuseurs, insiste sur le caractère ponctuel et non reproductible de cette décision.