Symbole de l’architecture brutaliste et mémoire vivante du Tunis des années 1970, l’Hôtel du Lac est aujourd’hui au bord de l’effacement. Construit entre 1970 et 1973 par l’architecte italien Raffaele Contigiani, ce bâtiment emblématique de l’ère post-indépendance est considéré comme l’un des chefs-d’œuvre du modernisme en Afrique du Nord.
Pourtant, l’édifice est désormais menacé de démolition. Son propriétaire actuel, la société libyenne Lafico, prévoit d’y substituer un nouvel hôtel de luxe. Une décision qui suscite une vive mobilisation des défenseurs du patrimoine, en Tunisie comme à l’étranger. Déjà plus de 5 800 personnes ont signé une pétition pour sauver ce monument.
Les associations rappellent que l’Hôtel du Lac n’est pas seulement un bâtiment, mais un pan de mémoire collective, un témoin du foisonnement architectural et culturel d’une époque. Son architecture audacieuse, en gradins inversés, fait partie du paysage urbain et de l’identité visuelle de la capitale.
Parmi les soutiens figure Casamémoire, association marocaine de sauvegarde du patrimoine architectural du XXe siècle, créée en 1995. Pour ses membres, défendre l’Hôtel du Lac revient à protéger une richesse commune à l’Afrique du Nord : l’histoire urbaine et la culture partagée d’une région.
EN BREF
- Construit en 1973, l’Hôtel du Lac de Tunis est une icône de l’architecture brutaliste.
- Son propriétaire, la société Lafico, projette de le démolir pour bâtir un hôtel de luxe.
- Plus de 5 800 personnes ont signé une pétition pour le sauver.
- Défenseurs du patrimoine et associations, dont Casamémoire, alertent sur la perte d’un repère culturel et urbain majeur.
- Le bâtiment est considéré comme un symbole du modernisme post-indépendance en Afrique du Nord.