Reem Belkhodiri, présidente de l’Organisation pour la protection des enfants du bassin méditerranéen, appelle à une réforme en profondeur du Code du Statut Personnel en Tunisie. Dans une interview téléphonique sur Radio ExpressFM, elle souligne la nécessité d’adapter un cadre juridique resté inchangé depuis 1993, afin de mieux refléter la réalité sociale de 2025.
Parmi les propositions phares figure le changement de nom, actuellement intitulée « مجلة الأحوال الشخصية » (Code du statut personnel), en « مجلة الأسرة التونسية » (Code de la famille tunisienne). Cette nouvelle appellation vise à promouvoir une approche plus inclusive, centrée sur la co-parentalité et l’intérêt supérieur de l’enfant.
Le projet de réforme envisage également une révision des lois sur le divorce et la garde. Aujourd’hui, la garde des enfants est presque automatiquement attribuée à la mère. Reem Belkhodiri défend une garde partagée, basée sur l’évaluation des capacités financières, mentales et affectives des deux parents. Elle insiste sur la nécessité de reconnaître le rôle éducatif du père, souvent marginalisé par la législation actuelle, alors même que son absence est associée à des dérives sociales chez les enfants.
Concernant la pension alimentaire, la réforme propose une approche plus flexible : elle pourrait être annulée si les deux parents remplissent équitablement leurs obligations de garde, avec une prise en compte des situations où la mère dispose de revenus supérieurs à ceux du père.
Au-delà des aspects techniques, l’objectif global est clair : protéger l’enfant dans un contexte post-divorce, en modernisant des lois héritées des années 1957 et 1993 pour les adapter aux réalités contemporaines de la société tunisienne.
EN BREF
- La Tunisie envisage une réforme du droit de la famille, inchangé depuis 1993.
- Reem Belkhodiri propose de renommer le Code du statut personnel en Code de la famille tunisienne.
- Objectif : renforcer la co-parentalité et centrer les décisions sur l’intérêt de l’enfant.
- La réforme inclut la garde partagée, une révision de la pension alimentaire et une reconnaissance accrue du rôle du père.
- Elle vise à adapter la législation aux réalités sociales de 2025, loin des modèles hérités de 1957.