Les exportations tunisiennes vers le marché algérien demeurent faibles et ne dépassent pas 3% du total des biens exportés durant la dernière décennie, et ce en dépit de la proximité géographique, linguistique et culturelle de la Tunisie avec l’Algérie et de la complémentarité commerciale entre les deux pays, c’est ce qui ressort d’une note d’analyse récemment publiée par l’Institut Tunisien de la Compétitivité et des Etudes Quantitatives (ITCEQ).

Selon cette note intitulée « Le marché algérien : quel potentiel à l’export pour la Tunisie ? », les performances compétitives sont, néanmoins, relativement bonnes pour certains groupes de produits dans la mesure où ces derniers disposent d’un avantage comparatif sur l’Algérie et permettent à la Tunisie de se classer dans des positions respectables. Il s’agit notamment de la chimie minérale de base (2ème fournisseur mondial), du verre (4ème) et des instruments de mesure (8ème), dont les parts de marché sont importantes.

Par ailleurs, la Tunisie demeure encore en retard par rapport à d’autres pays comme la Chine, la Turquie et certains pays de l’UE notamment au niveau des exportations de vêtements et de produits agricoles. De tels résultats laissent déduire que l’Algérie pourrait constituer un marché potentiel pour les exportateurs tunisiens.

L’étude de l’ITCEQ (2024) sur l’évaluation de l’adhésion de la Tunisie à la Zone de Libre Echange Continentale Africaine (ZLECAF) a montré qu’au niveau global, la Tunisie dispose d’un potentiel de l’ordre de 442 millions de dollars sur ce marché avec un taux de réalisation de 67% reflétant la faiblesse de la marge de croissance des exportations. Toutefois, cette marge pourrait être considérablement améliorée si la Tunisie arrive à libérer le potentiel inexploité de plusieurs catégories de produits. Il s’agit plus précisément du groupe « machinerie, électricité et électronique » qui détient, à lui seul, près de 23% du potentiel total et 28% de celui inexploité. Il concerne également les groupes « vêtements », « produits chimiques », « optique, horlogerie et instruments médicaux » et « ouvrages en plastique et caoutchouc ».

Les vêtements et les chaussures sont les groupes de produits qui disposent des potentiels inexploités les plus importants atteignant 97% du total du potentiel à exploiter pour les deux groupes.

Les engrais, les métaux (sauf ferreux et précieux), les huiles et graisses végétales et les articles en verre sont, au contraire, les groupes de produits dont les taux du potentiel inexploité sont trop faibles, sur fond d’importance des taux de réalisation s’élevant respectivement à 99%, 95%, 92% et 84%.

L’ITCEQ est un centre d’études et d’analyses économiques et sociales placé sous la tutelle du ministère de l’Economie et de la Planification.