La croissance dans la région MENA devrait s’accélérer pour s’établir à 2,7% en 2025 puis se raffermir pour atteindre 3,7% en 2026 et 4,1% en 2027, d’après le dernier rapport de la Banque mondiale sur “Les Perspectives économiques mondiales” publié hier mardi.

D’après ce rapport, cette dynamique s’explique en grande partie par une expansion progressive de la production pétrolière qui fait plus que compenser les effets de la baisse des prix du pétrole, et ce malgré les contraintes qui pèsent sur les exportations du fait de l’augmentation des barrières commerciales. Les prévisions de croissance ont été revues à la baisse par rapport au mois de janvier, principalement en raison des effets de la hausse des restrictions commerciales et des incertitudes sur les investissements et les activités d’exportation.

La croissance dans les pays du Conseil de coopération du Golfe (CCG) devrait se renforcer progressivement pour atteindre 3,2 % en 2025, 4,5 % en 2026 et 4,8 % en 2027. L’assouplissement des quotas devrait entraîner une augmentation de la production pétrolière, malgré la baisse prévue des prix pétroliers dans un contexte d’affaiblissement de la demande mondiale. L’expansion de l’activité non pétrolière devrait en outre continuer de tirer la croissance. Parmi les économies exportatrices de pétrole non membres du CCG, l’activité devrait être freinée dans plusieurs pays par la baisse des prix du pétrole et le recul de la demande extérieure.

Dans les pays importateurs de pétrole, les prévisions anticipent une accélération de la croissance à 3,6 % en 2025, 3,9 % en 2026 et 4,3 % en 2027. Cette accélération s’explique principalement par le renforcement de la consommation privée à la faveur du ralentissement de l’inflation, par la reprise de la production agricole et par l’hypothèse d’une atténuation des tensions géopolitiques.

En Égypte, la croissance devrait progresser à la suite du déploiement de l’accord d’investissement conclu avec les Émirats arabes unis. Elle devrait se raffermir au Maroc et en Tunisie avec l’amélioration attendue des conditions météorologiques. À Djibouti, l’activité portuaire, les recettes d’exportation et d’importants investissements étrangers dans le développement des infrastructures portuaires alimenteront la croissance.

Parmi les économies en situation de fragilité et de conflit, le Liban devrait afficher un taux de croissance de 4,7% cette année, sous réserve que la trêve perdure. Pour la Palestine, les prévisions tablent sur une reprise en 2026, dans l’hypothèse du lancement de la reconstruction. En Syrie, l’activité devrait progresser cette année, sous l’effet de l’amélioration des relations avec les grandes économies. En revanche, au vu de la situation sécuritaire, le PIB devrait à nouveau se contracter en 2025 dans la République du Yémen.

La possibilité d’une intensification des mesures commerciales protectionnistes de la part de ses partenaires commerciaux continue de poser un risque majeur à la région MENA. L’aggravation des incertitudes entourant les politiques commerciales mondiales, si elle se prolonge, pourrait également saper la confiance des entreprises et des consommateurs et réduire les investissements dans la région.

Des politiques monétaires plus restrictives que prévu dues à une montée des pressions inflationnistes mondiales pourraient faire augmenter les coûts d’emprunt et entraîner des sorties de capitaux et des dépréciations monétaires. Dans les pays exportateurs de pétrole, une baisse des prix pétroliers au-delà de l’hypothèse du scénario de référence pourrait réduire les recettes budgétaires et les perspectives de croissance. Une recrudescence des conflits armés dans la région, ainsi que des flambées de violences et de troubles sociaux, et la survenue de catastrophes naturelles plus fréquentes et plus graves, pourraient également freiner l’activité dans la région.