Le bureau du Fonds Mondial pour la Nature (WWF) pour l’Afrique du Nord a mis l’accent, samedi, sur l’importance de protéger les oiseaux migrateurs menacés de disparition à l’instar du l’Huîtrier pie (Haematopus ostralegus) qui figure parmi les espèces hivernant en Afrique du nord.
En Afrique du nord, cette espèce est observée, principalement, dans le golfe de Gabès, et dans certaines zones humides à l’instar de Ghar El Melh et du Parc d’El Kala au nord-est de l’Algérie. Le déclin continu de la population l’Huîtrier pie est dû à la dégradation et à la perte de son habitat naturel et à la pollution dans les zones côtières et humides.
Dans un communiqué publié à l’occasion de la Journée mondiale des oiseaux migrateurs 2025 célébrée sous le thème “Espaces partagés : Créer des villes et des communautés accueillantes pour les oiseaux”, le WWF NA a souligné que l’Huîtrier pie aussi, appelé Pie de mer, est une espèce d’oiseaux de la famille des huîtriers. Il est très reconnaissable à son plumage noir sur le dessus et blanc sur le dessous et à son long bec orange vif.
Cette espèce est quasi menacée de disparition d’après l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) qui estime la population totale adulte d’Huîtriers pies entre 616 667 et 686 667 individus.
La Journée mondiale des oiseaux migrateurs est une campagne internationale d’éducation et de sensibilisation qui vise à promouvoir les efforts de protection des oiseaux migrateurs et de leurs voyages transfrontaliers. Cette campagne est organisée et coordonnée par un réseau mondial de partenaires dont le travail est axé sur la conservation des oiseaux migrateurs sur les différentes voies de migration du monde : la Convention sur la conservation des espèces migratrices appartenant à la faune sauvage (CMS), l’Accord sur la conservation des oiseaux d’eau migrateurs d’Afrique-Eurasie (AEWA), le Partenariat pour la voie de migration Asie de l’Est-Australasie (EAAFP) et Environnement pour les Amériques (EFTA).
Célébrée deux jours par an (en 2025, le 10 mai et le 11 octobre) pour refléter la nature cyclique de la migration des oiseaux et les différentes périodes de pointe de cette migration dans les hémisphères nord et sud, la journée suscite, selon un communiqué de l’Accord sur la conservation des oiseaux d’eau migrateurs d’Afrique-Eurasie, des centaines d’événements éducatifs dans le monde entier dans l’objectif commun de sensibiliser et de plaider en faveur de la protection internationale des oiseaux.
Le message de la Journée mondiale des oiseaux migrateurs de cette année est axé sur l’importance de concevoir et de gérer des environnements urbains favorables à la fois aux oiseaux et aux personnes.
À l’échelle mondiale, 49% de l’ensemble des espèces d’oiseaux sont en déclin et environ une espèce sur huit est menacée d’extinction. Les populations d’oiseaux migrateurs, en particulier, ne cessent de diminuer. Selon une étude publiée en 2024 dans Global Ecology and Biogeography, la majorité des espèces d’oiseaux du monde (quatre sur cinq) ne sont pas en mesure de prospérer pleinement dans des environnements dominés par l’humain. En milieu urbain et semi-urbain, les collisions avec les fenêtres, la pollution lumineuse, la perte et la fragmentation des habitats, les pesticides domestiques, les espèces envahissantes et les chats d’extérieur constituent les principales menaces pour les oiseaux.
Selon l’Organisation des Nations unies, 55 % de la population mondiale réside dans des zones urbaines, et cette proportion devrait atteindre 68 % d’ici 2050. L’expansion urbaine réduit rapidement les habitats naturels ; par conséquent, les oiseaux migrateurs disposent de moins d’endroits pour se reposer, se nourrir et se reproduire.
L’ONU préconise l’aménagement des villes et des communautés de manière à réduire les incidences néfastes sur les oiseaux et leurs habitats, arguant que “soutenir les populations d’oiseaux améliore, également, le bien-être humain, y compris la santé mentale”. La prospérité des oiseaux est souvent un signe de bonne santé des écosystèmes.