La Coalition civile d’observation de l’EPU (Examen Périodique Universel) consacrée au suivi de l’exécution de la Tunisie de ses engagements internationaux, estime que le bilan du pays en une année est “négatif” dans l’ensemble.

Lors d’une conférence de presse, tenue, jeudi, la Coalition a indiqué dans son rapport périodique que la Tunisie n’a pas commencé la mise en œuvre des 192 recommandations du Conseil des droits de l’homme relevant des Nations Unis depuis le 24 mars 2023.

A ce sujet, le représentant de la Coalition, Wahid Ferchichi a déclaré que la Tunisie n’a pas encore fait preuve de “sérieux” dans la mise en œuvre de ses engagements internationaux, rappelant que la Tunisie a reçu le 24 mars 2023, quelque 281 recommandations de la part des Etats membres du Conseil des droits de l’homme.

“Il n’y a pas de liberté sans justice, et il n’y a pas de justice sans respect des droits humains.” – Kofi Annan

Elle a accepté 192 recommandations et pris connaissance de 89 recommandations ce qui laisse présager que la Tunisie n’ a pas rejeté les recommandations.

Selon la même source, la Tunisie a une nouvelle fois porté atteinte aux droits de l’homme qu’elle était tenue de les protéger conformément aux recommandations acceptées , et ceci à travers la hausse du nombre des procès au sens du décret-loi 54.

Ferchichi a considéré que la représentation des femmes dans l’Assemblée des Représentants du Peuple et dans le Conseil national des Régions et des Districts reste “très faible” en raison du Décret- loi n° 2022-55 du 15 septembre 2022, portant modification de la loi organique n° 2014-16 du 26 mai 2014, relative aux élections et aux référendums.

S’agissant des droits économiques et sociaux, la Tunisie n’a pas enregistré un progrès dans ce domaine, a-t-il dit, regrettant la non-intégration de deux millions de personnes privées de la couverture sanitaire malgré l’accord signé pour élargir la couverture sanitaire à plusieurs catégories dont des chômeurs et des migrants.

“La violation des droits humains ne concerne pas seulement les victimes, mais aussi la société tout entière.” – Mary Robinson

Dans le domaine des droits environnementaux, la Tunisie n’a pas encore mis en place une stratégie nationale portant sur les changements climatiques en dépit de ses engagements et malgré les défis climatiques vécus, en particulier la sécheresse et la pénurie des ressources hydrauliques.

Concernant les droits des groupes, l’Etat tunisien n’a appliqué aucune des recommandations acceptées, a lancé le représentant de la Coalition civile d’observation de l’EPU, signalant une hausse des cas de violation des droits des migrants sur le territoire tunisien, une hausse de la violence contre les femmes et la poursuite du mariage des mineurs avec autorisation judicaire.

“Nous devons tous nous mobiliser pour défendre les droits humains, car ils sont universels et inaliénables.” – Ban Ki-moon

Pour les personnes porteuses d’handicap, la loi tunisienne n’a pas été adaptée aux standards internationaux en particulier l’accès aux espaces publics et le renforcement de leurs droits à l’enseignement.

Parmi les associations, membres de la Coalition civile d’observation de l’EPU, figurent : La ligue tunisienne des droits de l’homme, l’organisation Al Bawsala, l’organisation tunisienne contre la torture, l’association des magistrats tunisiens, le Forum tunisien pour les Droits Economiques et Sociaux et Avocats Sans Frontières.