La position de principe de la Banque centrale de Tunisie (BCT) “n’est pas défavorable à la création d’une banque postale, mais un tel projet doit être bien étudié au préalable afin de réunir les conditions de sa réussite et de prévenir toutes les problématiques qui pourraient en découler”, a affirmé, mercredi, le représentant de la BCT, lors d’une séance d’audition tenue par la Commission parlementaire des Finances et du Budget pour l’examen du projet de loi portant sur la lutte contre l’exclusion financière.

Ces propos interviennent en réponse à une proposition formulée par les députés concernant la création d’une banque postale dans l’objectif de rapprocher les services financiers des citoyens, notamment dans les régions intérieures et de contribuer à la restructuration des associations de développement.

Le responsable de la BCT a, par ailleurs, appelé à inscrire le projet de loi portant sur la lutte contre l’exclusion financière dans le cadre d’une approche globale et d’une vision stratégique intégrée, soulignant que cette loi vise essentiellement à instaurer une nouvelle gouvernance en matière d’accès au financement.

De son côté, la représentante du ministère des Finances a rappelé que le projet de loi en question s’inscrit dans le cadre du programme des réformes visant à redynamiser l’économie nationale et à améliorer le climat des affaires.

“La banque postale peut jouer un rôle important dans la lutte contre l’exclusion financière.”

Ce projet se réfère, selon la responsable, aux résultats d’une étude élaborée par le ministère en 2018. Laquelle a montré que le taux d’inclusion financière en Tunisie reste faible, en raison de l’inadéquation de l’offre et de la demande, du coût élevé des services financiers et de l’absence d’une culture financière.

Elle a, en outre, rappelé l’élaboration de la Stratégie Nationale d’Inclusion Financière ayant couvert la période 2018 à 2022 et dont les principaux objectifs consistaient à promouvoir l’inclusion financière par le biais de l’amélioration de l’accès aux comptes de paiement électronique ainsi que leur usage, à mettre en place une micro assurance responsable offrant des services de proximité adaptés aux besoins d’une population à faibles revenus et des très petites, petites et moyennes entreprises et à mettre en place un système de refinancement diversifié adapté aux besoins des IMFs.

“Le développement de la microfinance est un outil puissant pour la réduction de la pauvreté.”

Toujours selon elle, le projet de loi objet d’examen, incarne les principaux résultats de cette stratégie et vise essentiellement à lutter contre l’exclusion financière à travers le développement du cadre juridique et institutionnel pour améliorer l’accès des catégories vulnérables et des petites entreprises à des services financiers adaptés à leurs besoins, à booster le développement, à créer des postes d’emploi et à lutter contre les différentes formes de marginalisation et d’exclusion.