“La Tunisie n’a pas de nouveau programme à présenter au Fonds monétaire international (FMI)”, a déclaré, lundi, la ministre des Finances, Sihem Boughdiri Nemsia, précisant que les négociations se poursuivent avec l’institution financière internationale.

Intervenant lors d’une séance plénière, tenue à l’ARP, Nemsia a rappelé qu’une mission du FMI visitera la Tunisie durant le mois de décembre prochain, dans le cadre de l’Article quatre, et qu’elle aura des rencontres avec des responsables gouvernementaux, dans le cadre des négociations entre les deux parties.

“Ceci ne changera pas la position de la Tunisie à l’égard des conditions qui pourraient nuire à la paix sociale”, a-t-elle tenu à préciser. D’après elle, si la Tunisie n’est pas parvenue, jusque-là, à conclure un accord avec le FMI “c’est parce qu’elle a refusé les conditions exigées par le Fonds, notamment celles liées au système de compensation, susceptibles d’affecter la paix sociale, laquelle (paix sociale) est considérée par le chef de l’Etat comme une ligne rouge.

La ministre des Finances a fait remarquer, dans le même contexte, que “bien que la Tunisie n’ait pas de nouveau programme à présenter au Fonds, elle Å“uvre à la mise en place des réformes, à travers le projet de loi de finances 2024, qui prévoit des mécanismes alternatifs pour le financement du système de subvention.

Ces réformes “seront purement tunisiennes et elles doivent bénéficier aux catégories sociales vulnérables, aux classes moyennes et à l’économie tunisienne “.La ministre estime, par ailleurs, que l’approche du ministère des Finances n’est pas en contradiction avec la politique générale de l’Etat, “au contraire, nous nous sommes engagés dans l’approche approuvée par le chef de l’Etat, laquelle consiste à compter sur nous-mêmes, et à mener des négociations avec les différents donateurs sur un pied d’égalité”.

Les dispositions du PLF 2024 ont été conçues pour mobiliser des fonds sans avoir besoin de recourir à des prêts extérieurs et aussi pour parvenir à honorer les engagements financiers du pays, durant cette conjoncture délicate, a indiqué la ministre. Elle a rappelé que la Tunisie a réussi, jusque-là, à rembourser ses dettes et qu’elle est tenue à rembourser le reste des prêts pour l’année 2023, dont un crédit qui devrait être payé vers la fin du mois d’octobre courant.

Pour rappel, le volume des emprunts extérieurs, prévu dans la loi de finances initiale pour l’année 2023, a été révisé à la baisse par la loi de finances rectificative, passant de 14,859 millions de dinars (MD), à 10,563 MD.