LivreLa tragédie au large de Lampedusa le 03 octobre 2013 où plus de 200 personnes ont trouvé la mort dans l’embarcation ayant fait naufrage avec 500 migrants africains à bord, ne pouvait laisser personne indifférent, alors que dire pour un écrivain, s’exprime Walid Amri, Prix Ahmed Baba du meilleur roman africain 2024 (prix littéraire décerné à un auteur de nationalité africaine à l’issue du festival “Rentrée littéraire” qui se tient chaque année à Bamako-Mali) pour son roman sorti le 03 octobre 2023, soit dix ans après, « Les papillons de Lampedusa » aux éditions l’Harmattan-Paris.

Résidant à l’étranger, le poète et écrivain Walid Amri, auteur de six recueils de poésie et deux romans « Calcium-Mission au coeur de l’attaque du 11 septembre 2001 » (2021) et « Les papillons de Lampedusa » (2023) a parlé de son roman lors d’une première rencontre avec le public tunisien organisée samedi dans le cadre de la 38ème édition de la Foire internationale du livre de Tunis.

A travers les portraits croisés de ces 500 traverseurs, le roman dit-il, est une fiction où il met en scène les personnages, comme dans le théâtre, pour raconter les récits qu’il imagine en se référant à cette tragédie humaine. C’est un récit où actualité et fiction entrent dans une danse étrange qui au fil du récit interroge le lien subtil entre les songes et la réalité, l’illusion et la vérité.

Le désir d’écrire sur ces fils et filles de la traversée attirés par la mer comme des papillons sont attirés par le feu, est né d’un déclic : le feuilleton “Harga” de Lassaad Weslati, d’où ce “besoin pressant et incessant qui m’a longtemps habité d’écrire pour comprendre ce qui se trame autour de cette mer Méditerranée” a-t-il relevé.

Dans ce huis clos sur la grande bleue, les genres se croisent et s’entrecroisent : poésie, théâtre, musique et journal intime de chacun des personnages comme Chams, qui sur cette route de l’inconnu, écrivait des poèmes.

En somme” Les papillons de Lampedusa” ce sont des trajectoires de « traverseurs » mais c’est aussi un clin d’œil qu’il porte sur les exilés de la Terre et qu’il dédie à ceux et celles qui ont mis le cap sur Lampedusa et à la mémoire de ceux qui ne sont jamais arrivés.