mohamed bedoui
Feu Mohamed Bedoui

Née dans une famille où le livre fait partie intégrante de l’espace de vie, Amel Bedoui, fille de l’homme de lettres, professeur de littérature arabe, ancien président de l’Union des écrivains tunisiens (UET) et producteur à Radio Monastir pendant plus de trente ans feu Mohamed Bedoui (1951-2022), débarque à la Foire internationale du livre de Tunis avec son premier roman qui a vu le jour le 19 avril 2024 pour prendre place au pavillon de la maison d’édition Ibn Arabi, un rêve que son père a réalisé après sa retraite, dit-elle.

« Le roman est né après 30 ans d’écriture ici et là et les projets c’est de faire sortir bientôt un des nombreux manuscrits de feu Mohamed Bedoui », a-t-elle déclaré.

Ayant grandi dans un univers où la littérature et la lecture sont une culture, elle revient sur cette enfance assez marquante où on « gagnait notre argent de poche à travers un concours de lecture entre ma sœur, mon frère et moi » se rappelle-t-elle.

A l’âge de 12 ans elle participe à la première édition du festival national des enfants créatifs pour remporter le premier prix. Tout ce qu’elle écrivait restait loin de la portée de son père dont le regard critique littéraire lui faisait peur, se souvient-t-elle.

Foire du livrePour oser écrire afin d’être lue, il lui a fallu trente ans. « La sonate de mon âme perdue » est née du besoin pressant d’écrire sur le deuil. Frappée par la disparition tragique de sa mère il lui a fallu dix ans pour commencer le processus d’écriture, pour tomber encore sous le choc d’une deuxième douleur, la perte de son père et de sa sœur.

Ce roman « n’est pas une biographie mais une tentative d’écrire sur le deuil à partir de ce que j’ai vécu en inventant le personnage Isis qui m’a accompagné pour raconter ce que tout être humain peut traverser dans un récit où la musique et la psychiatrie du point de vue trouble et non pas médical s’entrecroisent car les mots et les maux font partie aussi de mon vécu » dit-elle.

De formation scientifique, dotée d’une passion musicale qu’elle nourrit au qanoun au sein de l’association Malouf à Paris, l’autrice co-gestionnaire de la maison d’édition Ibn Arabi a évoqué également un héritage littéraire immense qu’elle s’emploie à préserver en le faisant revivre comme le souhaitait Mohamed Bedoui de son vivant.

A ce sujet, elle a annoncé la prochaine parution de « Mémoires du président de l’Union des écrivains tunisiens (2008-2014) » faisant savoir que parmi les manuscrits qu’il a laissé, figurent notamment des critiques littéraires, deux pièces de théâtre et des récits sur son parcours aux facultés des lettres et des sciences humaines de Sousse et de Kairouan.