Les travaux du 25e session du Forum international du magazine “ Réalités ” ont démarré, jeudi, à Hammamet.

Le thème élu de la présente édition se veut d’actualité et vient soulever une foule d’interrogations et de questionnements sur les défis et les enjeux posés à la Tunisie face aux mutations géopolitiques l’ère de la digitalisation.

Des experts en relations internationales, des économistes et des spécialistes en communication venant de Tunisie et d’autres pays magrébins et européens vont débattre deux jours durant de la géopolitique, de l’intelligence artificielle et de l’économie et bien plus.

Interrogé par l’agence TAP, le président du Forum, Taieb Zahar, a souligné que cette édition se veut ” une occasion privilégiée de dialogue, d’échange de vues et de perceptions sur nombre de questions liées à la riposte de la Tunisie face aux mutations géopolitiques à l’heure de la digitalisation.

Cette riposte tunisienne, a-t-il dit, s’impose avec force au vu de l’actualité internationale brûlante marquée par la récurrence des guerres et des conflits (agression israélienne contre Gaza et la guerre en Ukraine) et les crises humanitaires résultant de la montée en puissance du phénomène migratoire dans le monde.

A cela s’ajoute une autre tendance marquant les relations internationales d’aujourd’hui, celle de la ruée vers la création de nouveaux blocs et groupements économiques et géopolitiques ” émergents “.

Dans ce monde en pleine perplexité et en quête d’un équilibre, Zahar souligne que la digitalisation vient dépeindre avec force un tableau truffé de perspectives et d’opportunités offertes aux pays, dont la Tunisie qui est appelée plus que jamais à tirer profit des technologies numériques, de l’intelligence artificielle et de la quatrième révolution industrielle pour une meilleure croissance économique.

Autant de perspectives mais aussi et surtout autant de défis auxquels la Tunisie devrait répondre à travers des politiques efficientes en matière d’investissement dans les infrastructures de communication, la valorisation des compétences nationales et la lutte contre la fuite des cerveaux.

Zahar a saisi l’occasion pour évoquer l’avenir des relations de partenariat entre la Tunisie et l’Europe, plaidant en faveur de l’instauration de ” relations justes et équilibrées ” sans perdre de vue les légitimes aspirations de la Tunisie à parvenir à un ” véritable partenariat basé sur le respect mutuel et la réalisation des avantages réciproques”.

A ce titre, le président du Forum a tenu à souligner que la Tunisie est appelée à mener une politique à ” double détente”, en ce sens qu’elle doit ” diversifier ses partenariats vers l’Asie et l’Amérique ” et aussi ” développer ses partenariats traditionnels. ”

Prenant la parole, le Président de l’IEMed, Sinan Florensa s’est exprimé en clair sur le bilan de l’accord de partenariat entre la Tunisie et l’UE qui date de 1995.

Pour l’orateur européen, le bilan de cet accord ” est en deça des attentes et aspirations ” qui sont l’origine de sa raison d’être, citant en exemple la montée de la violence et des tensions dans la région du Moyen-Orient dont les effets sont dévastateurs pour le monde entier.

L’Accord de Barcelone n’a pas été respecté par les deux parties, a-t-il regretté, estimant que l’aide européenne est restée en deçà des objectifs escomptés à savoir instaurer un partenariat au service du développement et de l’essor économique.

De son côté, l’ambassadeur de l’Union européenne en Tunisie, Marcos Coronaro, a souligné que l’Union européenne continue de soutenir la Tunisie et de l’accompagner dans la réalisation de ses réformes économiques dans le cadre du respect de ” ses choix souverains “, ajoutant que la coopération avec la Tunisie a réalisé des progrès dans le domaine de la transition énergétique et du passage aux énergies vertes.

Dans le domaine de la coopération, le responsable européen a indiqué que le projet ” Medusa “, projet régional dans le secteur des communications et du raccordement du câble à fibre optique sur une longueur de 7 000 km, associera plus de 20 institutions de recherche scientifique moyennant une enveloppe de 40 millions d’euros.

Les institutions tunisiennes de recherche scientifique feront également partie de ce réseau institutionnel, a-t-il assuré, affirmant que ce projet est une parfaite illustration de la coopération scientifique dans la région.