L’unique one man show programmé à la 57ème édition du Festival international de Carthage (FIC), ” Visa ” signé par le comédien-chroniqueur Karim Gharbi a été présenté hier soir au Théâtre romain de Carthage, plein à craquer. Après une première expérience sur scène avec ” Double face “, Karim Gharbi a présenté ” ” Visa ” un spectacle avec lequel il a déjà fait une tournée en Tunisie et à l’étranger.

Connu pour ses apparitions à la télévision, à El Hiwar Ettounsi notamment, avec des sketches et des séries comiques, Karim Gharbi a gagné la sympathie des spectateurs grâce à un personnage un peu niais et irresponsable qui ne cesse de multiplier les gaffes.

Apprécié pour son charisme et sa persévérance dans un domaine artistique où il est difficile d’arracher le rire du public, Karim Gharbi a proposé à ses fans son man one show basé sur le rire et la critique de plusieurs situations sociales. Deux heures de spectacle sans aucune interruption où les éclats de rires des spectateurs résonnaient tout au long de la représentation.

Trainant sa valise à roulettes, le comédien est entré en scène sous les ovations du public. Seul sur la vaste scène de Carthage, face à des gradins bondés, le personnage de Karim tout de noir vêtu, a mobilisé le théâtre avec énormément d’audace s’attaquant à des sujets au cœur de l’actualité : la famille, l’immigration, les traditions etc.

Anna, Hrouz, la mère, le père, les voisins sont autant de personnages à qui le comédien a réussi à donner de l’étoffe et de la consistance. Entre comique de caractère et de situation, il a évoqué sans ambages les différents événements de la vie du personnage Karim, qui pour échapper à une condition d’une vie familiale difficile, noue une relation via Facebook avec une jeune femme belge dont l’ambition est de réaliser un mariage ” blanc ” pour l’obtention de la nationalité étrangère et ce malgré les différences sociales, culturelles, idéologiques et toutes les conséquences que cela représente.

Passant avec tact du personnage d’Anna avec son accent arabe et Hrouz, l’ami à l’accent sfaxien, Karim Gharbi parvient à convaincre en maitrisant bien le jeu et les situations burlesques sur les conditions de vie des tunisiens de divers milieux sociaux en proie à un système administratif d’un autre temps.

Entre rire et larmes, émotion et critique, le spectacle, rehaussé de temps à autre par un jeu de lumière, est une bouffée d’oxygène et un moment de bonheur proposés par un artiste talentueux et généreux, récompensée par un déluge d’applaudissements de la part d’un public qui a ri aux larmes.