La ghettoïsation des immigrés principalement maghrébins et africains dans des banlieues aux années 60-80-90 en France ainsi que la vague d’islamisation via les chaînes satellitaires et des investissements colossaux venant des pays du Golfe et qui ne suivent pas tous une logique économique pourrait bien mener la France vers le chaos !

« L’assassinat » du jeune Nahel, parce qu’il faut dire les choses comme elles sont, a soulevé des émeutes d’une rare violence dont le bilan est très lourd. En cinq nuits d’émeutes, 5 000 véhicules ont été incendiés, 1 000 bâtiments brûlés ou dégradés, 250 commissariats et gendarmeries ont été attaqués et plus de 700 membres des forces de l’ordre blessés sans oublier 10 000 feux de poubelles lit-on sur le journal « le Parisien ».

Ces actes ne peuvent être le fait d’une seule bavure policière, ils révèlent une colère cumulée sur des années contre l’establishment français. Ils révèlent un grand malaise social et une rupture presque totale entre les communautés immigrées résidant en France et la République. Les deuxième, troisièmes et quatrièmes générations nées en France, qui ont étudié dans les écoles de la République, auraient, en principe, dû s’intégrer dans leur nouveau pays d’appartenance. Alors pourquoi se sentent-ils toujours exclus et n’arrivent-ils pas se sentir comme des citoyens français à part entière ?

Pourquoi le « mieux accueillir pour mieux intégrer » ne réussit pas en France ? Pourquoi les politiques publiques françaises très avantageuses en matière d’éducation, de travail, de logement et de santé ne réussissent pas à vaincre les mouvements de replis identitaires ?

Jacqueline Costa-Lascoux, sociologue française l’explique* : « La politique d’intégration en France entretient des représentations qui ont tendance à reproduire le schéma du développement inégal. Alors que le terme « immigré » définit de façon neutre « la personne née étrangère à l’étranger et résidant en France, qu’elle ait ou non acquis entre temps la nationalité française », il désigne de plus en plus, dans l’opinion publique, celui qui vient des pays du Sud et, plus particulièrement, des pays du continent africain anciennement colonisés. Songe-t-on à qualifier d’immigré un Américain à Paris ? Il y a des étrangers identifiés par leur nationalité et leur « carte de visite » personnelle et ceux réduits à l’évocation du mouvement migratoire qui conduit les « pauvres vers les sociétés développées ».

Même s’il n’est pas dit de manière explicite, le rejet des migrants en provenance des pays maghrébins et de l’Afrique est une réalité vécue par ces derniers, exprimés « poliment » (sic) par une partie de la population Française et illustré par le vote en faveur des partis d’extrême droite quoique s’agissant de la gauche, ou des socialistes le droit-hommisme relève plus de la démagogie que de programmes réels pour trouver de véritables solutions à la fracture socioéconomique et civilisationnelle entre Français de souche et nouveaux français d’origine étrangère.

Les émeutes révèlent un grand malaise social et une rupture entre les communautés immigrées et la République

Echec de l’école française dans l’intégration des enfants d’origine maghrébine

Georges Bensoussan, un des auteurs de l’ouvrage « Les territoires perdus de la République » disait dans une interview sur Figaro vox : « Une partie de la population française, née en France, souvent de parents eux-mêmes nés en France, a le sentiment de ne pas appartenir à celle-ci. Alors qu’ils sont français depuis deux générations pour beaucoup, certains adolescents dans les collèges et lycées, comme aussi certains adultes, n’hésitent plus à affirmer que la France n’est pas leur pays. Ajoutant : « Mon pays c’est l’Algérie… » (ou la Tunisie, etc…).

La France souffre aujourd’hui d’un droit—de-l’hommisme de façade et d’une xénophobie réelle nourrie par des crises économiques successives et le sentiment de plus en plus persistant chez certaines couches de la société française que les immigrés qui ont pourtant participé activement à la construction de la France moderne sont devenus un poids difficile à supporter pour les finances de la République ! (resic)

En France, être un arabe chrétien qui s’appelle Michel ou Alain est de loin mieux perçu et de loin plus apprécié qu’être un arabe musulman. Le pire est qu’on a pensé que l’on pouvait avoir un islam de France pour résoudre le problème des clivages religieux, comme s’il y’avait un judaïsme de France. L’échec du CFCM (Conseil Français du Culte Musulman) qui prône selon nombre d’observateurs avisés un « islam officiel », un islam des « consulats » ou « des pouvoirs publics » devrait aussi pousser les décideurs français à changer d’approche s’agissant de la deuxième religion du pays. Il aurait mieux fallu intégrer le multiculturalisme, comme aux États-Unis dans les discours et les débats sur l’éducation à travers une refonte ou une redéfinition des programmes et des manuels, pour faciliter l’intégration dans des écoles où l’ancien colonisateur raconte l’histoire aux enfants français dont les origines proviennent des pays colonisés.

En France, les écoles des banlieues manquent de moyens et les zones d’éducation prioritaires ne sont pas assez équipés pour dispenser un enseignement de qualité aux écoliers et aux lycéens.

Pourquoi les politiques publiques françaises n’arrivent-elles pas à vaincre les mouvements de replis identitaires ?

Mettre fin à la ségrégation dans les milieux de travail : une priorité pour rétablir la confiance

En France, la ségrégation dans les milieux du travail n’a jamais inquiété les pouvoirs publics ou indigné les médias. Mettre fin à la ségrégation dans les milieux du travail est une priorité pour rétablir la confiance entre Français d’origine maghrébine et leur pays : la France.

Il est quand même surprenant que les Français applaudissent un Français d’origine maghrébine quand c’est un sportif de haut niveau, un footballeur, un scientifique de génie, reconnaissent son appartenance à la France et se sentent fiers de ses réalisations et maudissent ce même français d’origine maghrébine dès qu’il commet un acte condamnable qu’il s’agisse de terrorisme ou de criminalité !

Il faudrait peut-être que le discours des uns et des autres devienne plus cohérent sachant que dans un pays comme la Tunisie, les terroristes les plus sanguinaires sont arrivés d’Europe et en prime de France dont l’assassin de Chokri Belaïd !

La réaction des agents de police français réputés pour leur animosité à l’encontre des Français d’origine nord-africaine n’est pas étonnante lorsque nous savons le laxisme des autorités publiques françaises quant aux multiples bévues commises à l’encontre de cette communauté et même des touristes maghrébins dès leur arrivée à l’aéroport.

La loi promulguée en 2017 en France stipulant selon l’article 435-1 du Code de la sécurité intérieure (CSI) que les forces de l’ordre peuvent tirer en cas de refus d’obtempérer, s’ils ne peuvent stopper la voiture autrement que par l’usage d’arme, et s’ils estiment le conducteur « susceptible de perpétrer des atteintes à leur vie ou leur intégrité physique et celle d’autrui » a « automatisé » le tir à l’encontre des contrevenants accordant aux agents de l’ordre la couverture légale et leur facilitant l’exercice de la contrainte policière sans s’inquiéter de sanctions disciplinaires.

Selon la presse française, le jeune homme est la troisième personne à mourir dans pareilles circonstances depuis le début de l’année 2023, et la seizième depuis janvier 2022.

Mettre fin à la ségrégation dans les milieux de travail est une priorité pour rétablir la confiance en France

La France n’en est pas aux premières bévues policières dont les conséquences ont été désastreuses sur l’ordre public. En 2005, des émeutes ont éclaté dans les banlieues françaises depuis Clichy-sous-Bois par suite dela mort de deux adolescents, Zyed Benna et Bouna Traoré, électrocutés dans l’enceinte d’un poste électrique alors qu’ils cherchaient à échapper à un contrôle de police et l’envoi, trois jours plus tard, d’une grenade lacrymogène à l’entrée d’une mosquée par des forces de l’ordre victimes de tirs de projectiles.

A-t-on tiré les enseignements ? Ce qui s’est passé ces derniers jours prouve l’échec de la politique française dans l’intégration de millions d’immigrés sur son propre territoire et son incapacité à relativiser le repli identitaire exacerbé par la montée de l’islam politique sous le regard indulgent des pouvoirs publics et politiques français. Nombre de mosquées sont devenues comme, c’est le cas dans les pays du Maghreb, le fief des prêcheurs islamistes diffusant leurs idées assassines et en prime le rejet de l’autre.

Le radicalisme islamiste a été ignoré, on pensait l’exporter ailleurs !

Gérard Collomb, ministre de l’Intérieur en 2018 avait, lui-même exprimé, l’inquiétude du Gouvernement face au constat dressé par le rapport sur la prédominance des idées radicales, alors que selon lui, 30% des musulmans français sont potentiellement influencés par des contenus salafistes.

La réaction des Français, y compris, de la plupart des médias acquis par ignorance ou par intérêt, à la cause islamiste a été l’encouragement des prétendues politiques de déradicalisation comme s’il était facile pour un cerveau formaté de revenir en arrière.

Le radicalisme islamiste a été ignoré, on pensait l’exporter ailleurs !

Conséquence : dans une France où les migrants représentent près du quart de la population dans l’hexagone, les murs de la peur, de l’incompréhension, du rejet de l’autre sont devenus très élevés. Pour précision, le grand Paris abrite, 36% des immigrés venus en France, contre 14% de l’ensemble de la population française ce qui donne 2 millions d’immigrés pour 8,5 millions de Français. Selon l’INSEE, une forte proportion de la population immigrée vit dans un logement appartenant au parc locatif HLM (40 % contre 12 % pour le reste de la population). Sans être majoritaires, les immigrés représentent 19 % des 155.700 locataires HLM de la région.

Ce n’est pas par l’usage de la force que la France réussira à mater les révoltes de populations marginalisées qui ne peuvent plus supporter le mépris de leurs concitoyens mais c’est en les traitant comme des Français à part entière et en faisant du vivre mieux et du vivre ensemble une réalité et non des slogans brandis uniquement lors des campagnes électorales.

Campagnes durant lesquelles les Français d’origine maghrébine sont reconnus comme étant des Français à part entière et non des Français de seconde zone ! Les allocations sociales ou le droit à un habitat décent tout juste pour acheter la paix sociale, ne font pas de véritables citoyens mais infantilisent et déresponsabilisent !

*https://journals.openedition.org/remi/2823