Le Directeur Général de la Banque africaine de développement (BAD), pour l’Afrique du nord, Mohamed El Azizi a considéré, jeudi, que réussir le partenariat public-privé nécessite une forte volonté politique, un environnement propice à la transparence, à la responsabilité et à la concurrence loyale, ainsi que des cadres réglementaires solides, des procédures de passation de marchés claires et une gestion efficace des contrats.

Intervenant à un séminaire sur le thème “Le Partenariat public-privé, pour une croissance durable et inclusive ” organisé, les 15 et 16 juin 2023, à Tunis à l’initiative de l’IGPPP (Instance Générale de Partenariat Public Privé) et de la Caisse des Dépôts et Consignations en collaboration avec la BAD, il a estimé que l’absence du climat adéquat a retardé le développement de projets PPP en Afrique du Nord.

Il a soulevé la nécessité de prêter une attention particulière aux implications économiques et fiscales des PPP et d’évaluer les engagements fiscaux à long terme et les passifs éventuels associés à ces partenariats.

Toujours selon lui, ” l’Afrique du Nord recèle un immense potentiel en matière de développement des infrastructures indispensable à une croissance économique durable. Face aux besoins immenses en investissement et en maintenance, les PPP offrent une approche dynamique pour relever les défis en matière d’infrastructures auxquels sont confrontés de nombreux pays du continent. Ils offrent une occasion unique de combiner les forces des secteurs public et privé, en tirant parti des ressources publiques grâce à l’efficacité et aux capitaux du secteur privé “.

El Azizi a cependant, souligné l’impératif de comprendre les subtilités et les défis associés à ces accords. ” Nous devons reconnaître que les PPP ne sont pas exempts de défauts et d’écueils.

Des coûts plus élevés, des processus contractuels complexes et des monopoles potentiels font partie des défis que nous devons relever avec diligence “.

De son côté, le directeur du département de l’infrastructure et du développement urbain à la BAD, Mike Moukaila Bamidele Salawou, a fait part de l’intérêt accordé par la BAD aux projets du Métro de Sfax, du port d’Enfidha et d’aménagement de l’aéroport de Tunis Carthage qui pourraient être entrepris dans le cadre de PPP.

Il a réitéré la disposition de la banque à soutenir l’investissement et à développer les PPP en Tunisie, en appuyant les mécanismes d’exécution, d’assurance et de financement.

Il a indiqué que pour relever les défis liés aux PPP, il faut un secteur public fort capable de développer ce mode de financement, de changer l’approche de réalisation des projets publics, de favoriser l’échange d’expertises avec le secteur privé et d’instaurer un système de gestion des PPP à long terme.