kenentiLa startup « Kenenti » a été élue “meilleur projet en Tunisie pour l’économie circulaire“ lors de la tenue du Sommet de la Francophonie à Djerba au mois de novembre 2022.

Cherif Zaroui, 28 ans, au commencement étudiant en biologie a choisi de devenir designer et pas n’importe quel désigner, son art à lui s’exprime en donnant une nouvelle vie aux chaussures et à tous les produits en cuir.

C’est donc par vocation, cette croyance tout à fait personnelle qui a changé le destin de Cherif, titulaire aujourd’hui d’une licence fondamentale en design produit, qu’il s’est orienté vers le monde de la création et du design.

Avec Anwer Hsesna, cofondateur, il gère un atelier qui emploie 13 personnes entre designers et peintres avec pour principale mission “ressusciter“ les chaussures en fin de vie, les personnaliser en adoptant une approche artistique en prenant en compte les goûts et les choix des clients dans le respect de la dimension esthétique.

Kenenti a été créée en 2020. C’est la première enseigne et plateforme qui rénove les chaussures et réinsuffle vie aux articles usés. C’est ce qu’on appelle à juste titre l’économie circulaire avec pour maxime : « Rien ne se jette, tout se transforme » pour paraphraser un peu Lavoisier.

Kenenti est en train de faire des prodiges en avançant rapidement sur le chemin du reconditionnement des chaussures et de leur relooking. Elles durent plus longtemps, sont plus belles, plus originales et surtout exclusives, d’où le terme “Kenenti“ (Il n’y a que vous qui porterez pareilles paires).

A la startup, les designers ont pu concevoir des solutions pour allonger la duré de vie des chaussures en les réintégrant dans la chaîne de consommation préservant ainsi l’environnement et œuvrant dans le respect des 17 ODD prônés par les Nations unies.

Kenenti propose également des produits d’entretien pour les chaussures en cuir, daim et tissu pour le nettoyage et la rénovation des articles.

kenentiLe public cible : jeune et motivé !

Une enquête réalisée sur terrain et sur le net a permis d’identifier le public cible intéressé par les produits Kenenti. Ce sont des jeunes dont l’âge varie entre 16 et 39 ans. Ils sont passionnés d’art, de musique et de sport. Ils achètent les produits de seconde main qu’ils rénovent et consomment et liftent, leur donnant une seconde jeunesse.

Une forte demande du marché a encouragé la start up à s’engager dans l’aventure de la création et d’une unité de production de chaussures à la carte et sur demande des clients, et les a poussés à devenir des “créateurs“ après avoir été des “sauveurs“.

Les services et produits Kenenti sont également proposés aux entreprises et aux revendeurs des chaussures et sacs (boutiques de chaussures/sacs, boutiques friperie, boutique beaux arts…).

Les clients Kenenti peuvent aller sur place à l’atelier et choisir eux-mêmes pour acheter les services et les produits. « A travers notre plateforme et sans se déplacer, on peut procéder à toute sorte de commande, explique Chrif Zaroui, y compris l’envoi des chaussures par par livraison. Nous traitons plus que 400 chaussures par mois entre rénovation et personnalisation. Pour répondre à la demande et respecter les délais de livraison, nous avons recruté des étudiants qui travaillent en freelance chez eux sans avoir à se déplacer ».

L’équipe « Kenenti » est composée de 8 employées directs, 1 cadre et 6 employées en freelance au bout de tout juste 2 années d’activité et presque un taux de croissance de 100 % par an.

« Notre équipe est multidisciplinaire, elle est motivée, passionnée et est dotée de la technicité nécessaire qui allie l’esthétique à la peinture et à la créativité pour le traitement des articles en cuir. Nous réfléchissons en équipe et œuvrons ensemble à offrir le meilleur rendu à nos clients », assure Chrif.

Autre particularité de Kenenti : les financements proviennent de ressources propres. Le prix gagné au Sommet de la Francophonie est de 30 000 dinars tunisiens.

« Les levées de fonds ne sont pas pour aujourd’hui même si nous avons été sollicités à maintes reprises par des fonds. Nous sommes décidés à avancer doucement et sûrement ».

Amel Belhadj Ali