La Tunisie célèbre, le 15 octobre de chaque année à l’instar de la communauté internationale, la “Journée internationale des femmes rurales”, qui représente 32% des femmes tunisiennes et dont plus de 500 000 travaillent dans le secteur agricole.

Hayat Attar, chargée du dossier des travailleuses agricoles au Forum tunisien pour les droits économiques et sociaux (FTDES), a déclaré à cette occasion que 80% des travailleurs dans le secteur agricole sont des femmes qui sont confrontées à plusieurs difficultés qui portent atteinte à leur dignité mais avec lesquelles elles doivent coexister, en particulier le transport non sécurisé.

A cet égard, elle a ajouté que la promulgation de la loi n°51 de 2019 portant création d’une catégorie de transport de travailleurs agricoles n’a rien changé à la réalité et n’a pas été mise en œuvre faute d’infrastructure adéquate et de moyens de transport appropriés, faisant savoir que la période allant de 2015 à 2022 a enregistré 54 accidents, faisant 50 morts et 710 blessés.

Hayat Attar a appelé à la tenue d’un conseil ministériel pour activer la loi n° 51 de 2019 et responsabiliser chaque ministère concerné. Elle estime que malgré l’existence de programmes étatiques d’autonomisation économique des femmes rurales, ces dernières n’en profitent pas.

La femme paysanne, a-t-elle dit, ne peut travailler que dans le secteur agricole en raison du manque de développement dans sa région et ce malgré l’absence de garantie de ses droits les plus élémentaires tels que le transport sécurisé et la couverture sociale en plus des bas salaires et de la prévalence de la violence sous toutes ses formes.

Elle a déclaré que la législation et les lois dans le domaine restent insuffisantes et ne répondent pas aux besoins des travailleuses, outre l’absence d’une activation sérieuse de ces législations et d’une volonté politique de surmonter les difficultés.