Bourse de Tunis  : Le marché en net repli

Le volume des transactions a baissé de moitié, cependant, le marché résiste. Tous les autres indicateurs tiennent bon. Et même que Tunindex 20 est en progression.

Mardi 17 courant, rencontre avec les dirigeants de la BVMT, rendez-vous convenu pour la revue de presse consacrée à la présentation des indicateurs d’activité du marché, à la fin du mois d’avril.

A l’instar de l’économie nationale, le marché, lequel par ailleurs se défend bien, paraît en état de veille. Qu’en est-il dans les faits ?

Le Tunindex tient bon

La Bourse de Tunis est parmi les rares places boursières de par le monde à se démarquer de la tendance générale, plutôt baissière. Cela tient du retournement de la conjoncture internationale laquelle, à peine remise des méfaits de la Covid-19, est vite happée par la guerre en Ukraine. Et la baisse des échanges commerciaux qui en résulte pénalise la croissance et impacte les marchés.

La Bourse de Tunis se distingue par une certaine résilience. On voit que les Bourses internationales ont été sévèrement affectées. Wall Street est en retrait de 12,7% par rapport à la même date en 2021. Francfort en baisse de 12,6% et Paris de 12,3%.

Dans la région MENA, Casablanca a baissé de 5,9%, Le Caire de 10,6%. Amman et Tunis se démarquent du lot avec respectivement +15,9% et +2,98%. Il faut ajouter que dans le cas de Tunis, l’indice Tunindex 20 fait mieux à +3,83%.

Le marché envoie de bons signes

La baisse des échanges est bien marquée. De 844 millions de dinars (MDT) au 30 avril 2021, le volume des transactions a baissé à 412 MDT, enregistrant ainsi un retrait de 51,2%. Et, malgré cela, les cours se maintiennent, peut-être faut il y voir un signe de confiance.

En effet, la capitalisation boursière subit un léger -0,04 %, ce qui est à peine perceptible. Rappelons que la capitalisation est le produit du nombre de titres par le cours boursier.

Par ailleurs, on voit que les sociétés se conforment à leurs obligations de communication financière. En effet, 49 sociétés ont publié leurs indicateurs d’activité. Et, qui plus est 71% des sociétés qui ont publié leurs indicateurs, soit 56 sur un total à la Cote de 79, ont amélioré leurs revenus cumulés.

Certes pareil résultat montre que la Cote croît mieux que l’économie nationale car les secteurs listés sont parmi les plus performants.

Il est à signaler que le revenu global au 30 avril 2022 s’inscrit à 5,2 MDT contre 4,7 MDT une année plus tôt, ce qui représente une augmentation de 10,1%. Sur ce total, le TX 20, soit le peloton de tête, a réalisé 3,3 MDT de revenu, en hausse de 12% par rapport à 2021.

Rappelons que TX 20 a représenté 64% du revenu global de la Cote.

Last but not least, 35 sociétés parmi les 49 qui ont édité leurs états financiers ont soit proposé ou décidé la distribution de dividendes au tire de l’exercice 2021.

La Bourse en attente

Nous retenons que la Bourse était dans une position attentiste durant ces quatre premiers mois de l’année. C’est une situation connue pour les places où les investisseurs institutionnels ne sont pas prépondérants. Toute la place se réserve dans l’attente d’une éventuelle modification du taux d’intérêt directeur de la BCT. C’est là une attitude compréhensible. On observe partout ailleurs que les Banques centrales, en réaction au redémarrage de l’inflation, ont relevé leur taux, et voilà que la BCT a décidé d’augmenter son taux pour le porter à 7%.

Le gouverneur de la BCT, Marouane Abassi, dès son arrivée aux affaires, avait dit « Tout sauf l’inflation ». Et il s’obligeait à maintenir un taux d’intérêt réel positif. Etant donné que l’inflation a reflambé chez nous à 7,2%, la modification du taux directeur était inscrite dans les faits. A présent qu’elle est actée, les opérateurs vont pouvoir arbitrer leurs placements en portefeuille, en connaissance de cause.

Ali Abdessalam