« Une immense installation de 3 millions de tonnes sur une superficie de 500 hectares, à Ijebu-Lekki, situé aux portes de la mégapole tentaculaire de Lagos avec ses 20 millions d’habitants. Le Nigeria envisage de devenir un pays exportateur net d’engrais après avoir mis en service la deuxième plus grande usine d’intrants au monde, Dangote Fertilizer Plant. Il s’agit de la plus grande usine de ce type en Afrique et elle s’ajoutera à la production existante de 3,1 millions de tonnes d’engrais dans ce pays d’Afrique de l’Ouest ».

C’est ce que rapportent nos confrères du lepoint.fr. « Objectif : doper la production agricole du pays et assurer sa sécurité alimentaire en réduisant sa vulnérabilité au prix et à la production de pétrole qui représente l’essentiel des exportations du pays ».

L’usine d’engrais Dangote a été inaugurée le 22 mars 2022 par le chef de l’Etat nigérian, Muhammadu Buhari, lequel a déclaré que «… cette usine d’engrais devrait faire avancer davantage la volonté de notre administration d’atteindre l’autosuffisance dans la production alimentaire du pays ».

Le site rappelle que sous la présidence de Buhari, la “Presidential Fertilizer Initiative (PFI) a été inaugurée par le gouvernement, et vise à encourager la production locale et ainsi négocier des prix compétitifs sur certains produits comme le phosphate marocain… «Mais surtout, la mise en service de l’usine Dangote intervient à un moment critique. La guerre en Ukraine a fait grimper les prix et provoqué des pénuries alimentaires mondiales. La Russie et l’Ukraine sont les principaux fournisseurs d’urée, de potasse et de phosphate, composants clés des engrais. Une menace pour les récoltes africaines qui risquent de faire grimper encore plus le coût des denrées alimentaires».

L’homme d’affaires nigérian qui chapeaute ce mégaprojet, Aliko Dangote, cité par CNN, pense que « Nous avons de la chance d’avoir cette usine. Cela arrive au bon moment avec le conflit entre l’Ukraine et la Russie, car l’Ukraine et la Russie contrôlent des quantités substantielles d’intrants agricoles ».

En termes d’investissement, l’usine d’engrais Dangote a coûté 2,5 milliards de dollars, ce qui devrait éviter au gouvernement de dépenser d’énormes ressources chaque année pour les importations. En tout cas, « le groupe Dangote table sur près de 500 millions de dollars à préserver au budget national », selon lepoint.fr.

En effet, Godwin Emefiele, gouverneur de la Banque centrale, n’a pas manqué de le souligner lors de l’inauguration de l’usine : « Au cours des cinq dernières années, plus de 35 millions de sacs d’engrais mélangés ont été produits au Nigeria. Par conséquent, notre facture d’importation d’engrais a non seulement diminué de manière significative, mais nous assistons également à une augmentation des investissements dans l’industrie des engrais, comme celle mis en service aujourd’hui par le groupe Dangote. Au-delà, l’usine crée d’énormes opportunités dans le domaine de la création d’emplois, de l’entreposage, du transport et de la logistique. Cela créera une richesse importante, réduira la pauvreté et contribuera à assurer l’avenir de notre nation ».

A propos d’Aliko Dangote, qui vient de souffler ses 54 bougies, on indique qu’il a fait fortune dans l’importation de produits alimentaire au Nigeria (entre autres riz, sucre, farine, etc.) mais aujourd’hui reste «… convaincu que l’avenir du Nigeria passe par la diversification de ses ressources ». Voilà donc la raison pour laquelle il se tourne désormais vers la production agricole dans son pays natal.

On estime aujourd’hui les besoins du pays le plus peuplé du continent africain énormes, car dès le pays a découvert le pétrole au début des années 50, l’agriculture a été reléguée au second plan. « Le Nigeria tire près de deux tiers de ses revenus de la manne pétrolière, l’or noir lui rapportant environ 90 % de ses devises. Mais, contrairement au secteur agricole, l’industrie des hydrocarbures crée peu d’emplois. Alors que plus de 70 % de la main-d’œuvre nigériane travaille dans le secteur agricole. Avec le projet de Dangote Group, le Nigeria pourrait enfin tirer profit de ses terres fertiles », écrit lepoint.fr.

Source : lepoint.fr