A lire et relire les termes selon lesquels la Consultation nationale a été conçue, lancée et réalisée et s’adressant aux experts qui ont l’expérience de l’exercice, on ne peut pas ne pas relever les observations suivantes :

Le questionnaire de la consultation dans sa première mouture, éminemment politique excluant des termes comme démocratie, partis politiques et laïcité, a évolué vers des questions économiques et un aspect social touchant à la qualité de vie et à l’éducation. Il est fort probable que le volet politique a été conçu à Carthage et le volet économique ajouté à La Kasbah.

Décousu, le questionnaire manque de cohérence et d’harmonie, l’exemple le plus édifiant étant le questionnaire qui mixe jardins d’enfants en nombre insuffisant et usage de la monnaie numérique. On peut en conclure que chaque ministre a été prié de poser des questions relatives à sa discipline. Tâche à laquelle se seraient attelés les ministres comme des étudiants studieux.

Y a-t-il eu une équipe pour harmoniser en aval afin d’assurer une suite logique des questions posées ? On s’interroge, car à aucun moment les étapes logiques du texte du questionnaire n’ont été prises en compte, la difficulté des mots (même pas concepts) tout comme la longueur du questionnaire.

Parmi les autres défaillances du questionnaire, l’échantillonnage qui n’aurait pas été élaboré selon les quotas de représentativité. A ce propos, le gouvernement autoriserait-il un accès aux informations afin que les experts analysent les données ? Qui a procédé au dépouillement ? En adoptant quels critères ?

Quel crédit devrions-nous donner à ses analyses et ses conclusions ?

A-t-on considéré la manière dont les personnes questionnées ont participé ? Nous avons vu nombre de tentes plantées dans les régions, des unités mobiles, on a vu des équipes opérer dans des maisons de jeunes, mais comment tout ce beau monde a participé ? Les modes d’enregistrement se sont-ils limités aux enregistrements individuels ou par ordinateur ?

Quelles sont les populations cibles dont les opinions ont été recueillies par le biais de caravanes mobiles ?

D’un autre côté, pourquoi la consultation, les questions ainsi que les différentes possibilités de réponses ne facilitent pas aux participant l’expression d’autres opinions ?

Pire que tout, selon des sources dignes de foi, aucune personne ressource de l’INS n’aurait contribué à la consultation. L’INS aurait même refusé de voir le nom de l’institution mentionnée car ne voulant pas valider la démarche, la méthodologie et la représentativité de l’échantillon ciblé et étudié dans le cadre de la Consultation nationale.

Conclusion : l’Etat peut-il s’adosser sur une consultation nationale très approximative à la méthodologie douteuse pour décider du futur de la Tunisie ?

A.B.A

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